
Les jardins de Babylone prennent vie à Toulouse
Décrits dans plusieurs ouvrages d’auteurs grecs et romains comme Diodore de Sicile ou encore Quinte Curce, les jardins de Babylone font fantasmer les passionnés d’histoire depuis l’Antiquité. Inspirée par cet ouvrage célèbre, la municipalité de Toulouse souhaite créer un édifice similaire, capable de rayonner à l’international. Un projet qui devrait conférer toujours plus de valeur à l'immobilier neuf à Toulouse.
Des jardins “suspendus”

Considérés comme l’une des Sept Merveilles du monde antique, les jardins de Babylone ont la particularité d’être “suspendus”, c’est-à-dire qu’ils auraient été “plantés au dessus du sol, cultivé en l’air”, selon les mots du scientifique et ingénieur grec Philon de Byzance dans De septem orbis spectaculis.
Babylone, mythe ou réalité ?
Selon la légende, les jardins de Babylone auraient été imaginés par le roi de l’Empire néo-babylonien, Nabuchodonosor II, avec l’espoir de soigner la nostalgie de sa femme, originaire d’Iran occidental, pays verdoyant.
“Dans cette résidence royale, il fit élever de hautes terrasses de pierre, leur donna tout à fait l'aspect des collines, puis, en y plantant des arbres de toute espèce, il exécuta et disposa ce qu'on appelle le parc suspendu, parce que sa femme, élevée dans le pays mède, avait le goût des sites montagneux”.
Flavius Josèphe, Contre Apion, I, XIX, 141.
Cependant, l’absence totale de mention de ces jardins dans les écrits du roi commémorant ses chantiers tend à remettre en cause leur existence. Malgré cela, les jardins suspendus ne cessent d’alimenter les visions d’artistes et de savants de toutes les époques. La Ville de Toulouse n’échappe pas à la tentation de faire vivre l’idéal des jardins suspendus avec, en ligne de mire, un rayonnement international.
Une Merveille du monde pour rayonner à l’international
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, affiche fréquemment son ambition de faire de la ville rose une ville verte. C’était notamment le cas lors des vœux prononcés à ses administrés pour l’année 2019. Pour y parvenir, la municipalité entend se lancer dans une vaste campagne de végétalisation de Toulouse.
Toulouse plus verte
Dans un premier temps, le projet urbain toulousain prévoit la création de 5 grands parcs répartis à travers Toulouse :
- Grand Parc du Touch,
- Grand Parc Margelle,
- Grand Parc Garonne,
- Grand Parc Canal,
- Grand Parc de L’Hers.
Pour l’adjointe en charge de l’urbanisme à Toulouse, Annette, Laigneau, il est question à travers ces ouvrages, de “répondre aux attentes des citadins et [de] relever le défi du changement climatique”. Outre ces 5 grands parcs, il serait également question pour la ville de déployer un projet plus vaste qui porterait le signal de l’urgence climatique tout en démontant la possibilité pour la métropole d’y faire face.
Si l’information n’a pas été confirmée par la mairie, il semblerait que depuis le début de l’année 2019, un groupe de travail composé d’une vingtaine de personnes se réunit pour définir un projet susceptible de transmettre un message urbain et environnemental puissant. Il est admis que le maire de Toulouse, de formation littéraire, est un grand lecteur mais, on le sait moins, il serait également féru d’Histoire. Par conséquent, il pourrait bien se laisser séduire par l’idée de réaliser des jardins babyloniens à Toulouse.
Concrétiser un idéal
Soucieux de respecter l’histoire d’un lieu devenu mythique, le groupe qui travaille à la réalisation des jardins suspendus de Toulouse aurait opté pour un carré de verdure de 120 mètres de côté. C’est en effet la dimension qui ressort des écrits antiques concernant Babylone. Néanmoins, déterminer la hauteur d’un tel édifice semble moins consensuel. Un accord devrait cependant être trouvé pour que l’élévation végétale soit à son maximum. Elle pourrait ainsi venir concurrencer l’Occitanie Tower.
Par ailleurs, le projet ne pourra voir le jour que si le terrain choisi pour la construction des jardins ne présente aucune contre-indication telles que la présence d’espèces animales ou végétales protégées, par exemple. Pour l’heure, pour ce que l’on sait de l’emplacement, deux sites seraient favorisés :
- le périmètre de la gare Matabiau, où un nouveau projet d'urbanisme est en concertation,
- et la place Occitane, dans le quartier Saint-Georges.
Bâtir plus qu’un jardin
Si les jardins suspendus devraient permettre de développer des “îlots de fraîcheur”, la réflexion porte également sur la possibilité de rendre les lieux utiles et innovants. Alors qu’une enquête publique pourrait permettre de trancher cette question, quelques idées ont déjà été évoquées comme :
- l’élaboration d’une forêt pédagogique réunissant plusieurs espaces typiques comme une forêt tropicale ou une zone sylvestre ;
- la création de grandes esplanades et d’un parcours santé ainsi que de piscines ;
- l’ouverture de lieux de restauration, d’un musée et d’espaces ludiques dédiés à la nature ;
- la formation d’un hangar à start-up vouées à l’économie sociale et solidaire.
Un crowdfunding international
Étant donnée la volonté de faire de ce projet un lieu dédié à la communauté, l’optique d’un financement privé semble exclu. Aussi, l’appel à participation de financeurs issus de la population aurait été évoqué. L’idée serait de réaliser un crowdfunding à l’échelle internationale, seul capable de mobiliser la somme nécessaire à la réalisation d’un tel projet. De plus, il est admis que le financement participatif est également un moyen d’impliquer les citoyens dans les projets. D’ailleurs, en échange de leurs dons, ces derniers pourraient devenir propriétaires d’un arbre situé dans les jardins suspendus. Reste à définir si la municipalité serait autorisée à procéder à une telle démarche pour monter ce projet. Une question qui doit être débattue par plusieurs juristes locaux.