PTZ maison individuelle 2025 : De retour avec une quotité à 30 %

Le décret confirmant les quotités du PTZ pour les maisons individuelles a été publié le 30 mars 2025 sur Legifrance.

Après avoir été exclues du dispositif en 2024, les maisons individuelles neuves font leur grand retour dans le PTZ à partir du 1ᵉʳ avril 2025. Cette évolution, intégrée à la loi de finances 2025, est une excellente nouvelle pour les primo-accédants souhaitant acheter une maison neuve, qui pourront prétendre à une aide précieuse pour financer leur projet immobilier.

Toutefois, selon les dernières informations révélées par Capital, les maisons individuelles seraient soumises à un barème moins favorable que les appartements neufs, un choix justifié par la volonté de limiter l’étalement urbain et de favoriser la construction en collectif.

Alors, que signifie concrètement cette évolution pour les acheteurs ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier et comment se positionne le PTZ 2025 par rapport aux années précédentes ? Décryptage de ce dispositif essentiel pour l’accession à la propriété.

Le retour des maisons individuelles dans le PTZ en 2025

Historique et exclusion en 2024

Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) est un dispositif emblématique de l’accession à la propriété en France, qui permet de bénéficier d’un financement pouvant aller jusqu’à 50 % du montant de l’opération immobilière, et ce sans avoir à payer d’intérêts d’emprunt qui sont pris en charge par l’État. Depuis sa création en 1995, il a régulièrement évolué pour répondre aux besoins du marché immobilier et aux objectifs politiques en matière de logement.

En 2024, le PTZ avait été recentralisé exclusivement sur les appartements neufs situés en zones tendues (zones A, A bis et B1), excluant ainsi les maisons individuelles neuves.

Cette décision avait été justifiée par plusieurs raisons. D’une part, le gouvernement souhaitait favoriser la densification urbaine en incitant à la construction d’appartements plutôt que de maisons, jugées plus consommatrices en foncier. D’autre part, l’exclusion des maisons individuelles permettait de mieux cibler le budget alloué au PTZ, en concentrant l’aide sur des zones où la demande en logement était la plus forte.

Toutefois, cette restriction avait suscité de nombreuses critiques, notamment de la part des acteurs du secteur immobilier et des ménages souhaitant devenir propriétaires d’une maison neuve. Face à ces contestations, exacerbées par la crise du logement qui touche le pays, l’exécutif a finalement décidé de réintégrer les maisons individuelles neuves dans le dispositif dès 2025, en introduisant de nouvelles conditions.

Le grand retour dans la loi de finances 2025

La loi de finances pour 2025 établit un changement de cap avec le retour des maisons individuelles dans le champ du PTZ. À partir du 1ᵉʳ avril 2025, il sera de nouveau possible pour les primo-accédants de financer une partie de l’achat d’une maison neuve grâce à ce dispositif prisé des français.

L’une des principales avancées de cette réforme est que le PTZ pour les logements neufs ne sera plus restreint aux seules zones tendues. Il s’appliquera désormais à l’ensemble du territoire, y compris aux zones B2 et C, qui étaient jusqu’à maintenant réservées au PTZ pour rénovation. Avec cette extension, l’État apporte un soutien aux ménages en dehors des grandes métropoles, où la demande en maisons individuelles reste forte.

Un PTZ jusqu’à 30% pour les maisons individuelles

Si les maisons individuelles font leur grand retour dans le PTZ 2025, elles ne bénéficieront pas des mêmes conditions que les appartements neufs. La principale différence réside dans la quotité accordée, c’est-à-dire la part du prix d’achat pouvant être financée par le PTZ.

Depuis 2024, pour les appartements neufs en zones tendues, cette quotité varie entre 20 % et 50 %, selon les revenus du ménage. En revanche, pour l’achat d’une maison individuelle neuve, la quotité maximale serait légèrement inférieure :

• 30 % pour les ménages les plus modestes (tranche 1)
• 20 % pour les ménages intermédiaires (tranches 2 et 3)
• 10 % pour les ménages aux revenus les plus élevés (tranche 4)

La nouvelle version du PTZ entrera en vigueur le 1er avril 2025, mais nous sommes toujours dans l’attente du décret officialisant les quotités annoncées pour les maisons.

« Par décret, nous ferons en sorte que les quotités soient un peu plus attractives pour les acheteurs d’appartements que de maisons, mais l’écart ne sera pas très important. [...] Avant d'être publié, le décret doit recevoir un avis. Tant que rien n'est publié officiellement, il y a toujours une petite marge de changement »

Voici un tableau récapitulatif des plafonds de revenus PTZ par zone pour chaque tranche de ressources, composition du foyer et type de logement (en prenant en compte les maisons) :

Un ménage de deux personnes avec un revenu fiscal de référence inférieur à 37 500 € par an pourra bénéficier d’un PTZ couvrant jusqu’à 30 % du prix d’achat de sa maison individuelle en zone A. En revanche, un ménage de 2 personnes avec plus de 73 500 € de revenus annuels ne pourra prétendre qu’à 10 % de financement via le PTZ pour une maison dans la même zone.

Pourquoi cette différence pour le PTZ maison individuelle ?

Le gouvernement justifie ce choix par une volonté écologique et urbanistique. L’objectif est de limiter l’étalement urbain et de favoriser l’optimisation des espaces fonciers disponibles. En effet, les maisons individuelles occupent davantage de surface que les immeubles collectifs, ce qui va à l’encontre de l’objectif national de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) d’ici 2050.

L’effet recherché ici est incitatif : les acheteurs qui veulent maximiser leur aide financière seront plus enclins à se tourner vers un appartement plutôt qu’une maison. Cela répond aussi aux enjeux de crise du logement, car les appartements permettent de loger plus de personnes sur un même espace, notamment dans les grandes agglomérations où la demande est forte.

Toutefois, il faudra être vigilant à ce que cette différence de traitement ne freine pas certains primo-accédants désireux de devenir propriétaires d’une maison individuelle, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.

La co-acquisition : une nouvelle opportunité avec le PTZ 2025

Avec cette réforme du PTZ, un nouveau mode d’achat immobilier devient éligible au dispositif : la co-acquisition par démembrement ou bail emphytéotique . Ce système, encore peu connu du grand public, permet à plusieurs personnes de s’unir pour acheter ensemble un bien immobilier dans des conditions spécifiques, tout en bénéficiant des avantages du PTZ.

Conditions et démarches pour bénéficier du PTZ

Pour être éligible au PTZ en 2025, un ménage doit remplir plusieurs critères :

• ✅ Être primo-accédant : ne pas avoir été propriétaire de sa résidence principale au cours des deux dernières années.
• ✅Acheter un bien à destination de résidence principale : le PTZ ne s’applique pas aux investissements locatifs, et doit être occupé pendant au moins 6 ans.
• ✅ Respecter des plafonds de revenus : ces plafonds varient selon la zone géographique du bien, la tranche de revenus et la composition du foyer
• ✅ Acquérir un bien neuf pour les zones tendues (A bis, A ou B1) ou un logement ancien nécessitant d’importants travaux (au moins 25 % du prix total) pour les zones détendues (B2 et C).

Le montant exact du PTZ, lui, varie selon :

• La composition du ménage (célibataire, couple, famille avec un enfant, deux enfants, ...)
• La zone où se situe le bien (A, A bis, B1, B2 ou C)
• Le prix d’achat du logement

Exemple concret d’un achat en PTZ

Un couple avec deux enfants souhaite acheter une maison neuve à 250 000 € en zone B1. Pour cette zone, le montant max d’un achat pris en compte pour le PTZ est de 283 500 pour un foyer de 4 personnes. Le bien étant listé à 250 000 €, le couple pourra bénéficier d’un PTZ indexé sur la totalité de la valeur de la maison neuve, soit :

• 30 % (75 000 €) s’il appartient à la tranche 1 (revenus modestes).
• 20 % (50 000 €) s’il appartient aux tranches intermédiaires.
• 10 % (25 000 €) s’il appartient à la tranche 4 (revenus élevés).

L’avantage du PTZ est qu’il est cumulable avec d’autres aides (PSLA, aides locales...) et crédits immobiliers classiques.

Les démarches pour obtenir un PTZ restent les mêmes qu’auparavant :

1. Vérifier son éligibilité auprès d’un courtier ou d’une banque.
2. Déposer une demande de prêt auprès d’un établissement bancaire partenaire.
3. Obtenir une offre de crédit complémentaire (le PTZ ne finance jamais la totalité du bien).
4. Signer l’acte de vente et débloquer les fonds.