Logement mal isolé : Comment garder la chaleur en hiver ?

Comment garder la chaleur dans un logement mal isolé en hiver ?

Rennes - Blog & guides - Hervé Koffel le 25/11/2025

La France abrite des millions de logements énergivores classés F ou G au diagnostic de performance énergétique en novembre 2025. Face à cette hémorragie énergétique, des gestes gratuits existent pour limiter les dégâts. Les aides publiques peuvent également couvrir jusqu'à 60 % des travaux d'isolation. Alors que l'hiver arrive à grands pas, voici comment transformer votre intérieur glacial en refuge acceptable.

3,9 millions de passoires thermiques en France

En novembre 2025, 3,9 millions de logements portent l'étiquette infamante F ou G au diagnostic de performance énergétique. Cela représente 12,7 % des résidences principales sur un parc total de 30,9 millions d'habitations. Ces passoires thermiques avalent des quantités astronomiques d'énergie tout en maintenant leurs occupants dans le froid.

Les statistiques de l'Observatoire national de la rénovation énergétique affichent une baisse sur un an du nombre de passoires thermiques d'environ 400 000 logements sortis des radars. Mais l'euphorie doit rester mesurée, car cette amélioration découle en grande partie de reclassements statistiques liés à la réforme du DPE, notamment pour les petites surfaces de moins de 40 m².

Les vrais travaux de rénovation n'expliquent qu'une fraction de ce recul. Le Service des données et études statistiques estime qu'une modification du coefficient de conversion de l'électricité (entrant en vigueur en 2026) pourrait encore faire sortir 700 000 logements du statut de passoire, abaissant le taux à 10,4 %.

La répartition par mode de chauffage révèle des disparités criantes :

Localement, l'Île-de-France cumule les handicaps avec sa forte proportion de petits logements énergivores. La Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts-de-France et la Normandie complètent ce trio de tête, pénalisés par un bâti ancien et une dépendance aux énergies fossiles. Ces régions concentrent les enjeux de rénovation les plus urgents.

Les propriétaires représentent 61 % des habitants de passoires thermiques. Mais la précarité énergétique frappe large : 36 % des Français ont rencontré des difficultés pour régler leurs factures d'énergie en 2025. Le mal-logement thermique ne touche plus seulement les revenus modestes. La classe moyenne subit de plein fouet la double peine du froid et des dépenses excessives.

Comment s'expliquent les déperditions de chaleur ?

Zone de déperdition Part des pertes Explication
Combles et toiture 25 à 30 % L'air chaud monte et s'échappe par le haut
Murs 20 à 25 % Enveloppe souvent non isolée avant 1975
Fenêtres 10 à 15 % Simple vitrage et huisseries vétustes
Sols 7 à 10 % Planchers sur terre-plein ou vide sanitaire
Ponts thermiques 5 à 10 % Jonctions entre matériaux différents

Cette répartition varie selon l'âge du logement, sa région, ses matériaux de construction. Un pavillon des années 1970 en Île-de-France ne présente évidemment pas le même profil qu'une maison de pierre en Bretagne. Les diagnostiqueurs énergétiques personnalisent chaque analyse. Mais ce schéma général guide les politiques publiques et les priorités de rénovation. L'Agence de la transition écologique s'appuie sur ces pourcentages pour orienter les aides financières vers les postes les plus rentables.

Garder la chaleur : Des solutions immédiates à coût zéro ou minimal

Des gestes simples permettent de gagner quelques degrés précieux sans vider son portefeuille.

1. Bloquer les courants d'air

2. Gérer intelligemment le chauffage

3. Optimiser textiles et accessoires

Geste Coût Impact estimé
Baisser de 1 °C le thermostat 0 € 7 % d'économie sur le chauffage
Boudin de porte 5 à 15 € Supprime les courants d'air
Joints de fenêtre 5 à 15 € Réduit les infiltrations d'air
Fermer volets la nuit 0 € Limite les pertes vitrées
Bouteille près du radiateur 0 € 10 à 20 %
Rideaux thermiques 30 à 80 € 20 à 30 % de pertes vitrées en moins
Tapis épais au sol Variable Améliore sensation de confort
comment garder la chaleur dans son logement – une petite maison avec une écharpe et un bonnet
© Kishivan - shutterstock

Solutions à moyen terme : petits travaux accessibles

1. Isolation des combles : la priorité absolue

Si vous habitez dans une maison, le grenier constitue le talon d'Achille thermique. L'isolation des combles perdus coûte 20 à 45 € le mètre carré hors aides. MaPrimeRénov' et les CEE apportent jusqu'à 25 € par mètre carré pour les ménages modestes. Le gain énergétique atteint 30 % des déperditions sur une maison ancienne. L'opération prend une à trois journées.

2. Remplacement des fenêtres par du double vitrage

Le double vitrage divise par quatre les pertes thermiques. Une fenêtre PVC standard coûte entre 150 et 400 € hors pose. La main-d'œuvre ajoute 100 à 200 € par fenêtre. Les performances se mesurent par le coefficient Uw : plus il est bas, meilleure est l'isolation.

Un double vitrage courant affiche 1,2 W/m²K. MaPrimeRénov' finance une part variable selon les revenus, et le retour sur investissement s'étale sur huit à douze ans.

3. Film isolant pour vitres : le compromis temporaire

Si vous n'avez pas de double-vitrage ou le budget d'en faire installer, le film isolant transparent coûte entre 5 et 20 € le mètre carré. Cette pellicule adhésive crée une fine couche d'air qui ralentit les échanges thermiques. L'efficacité atteint 20 à 30 % de réduction des pertes vitrées. La durabilité varie d'un à trois ans. Cette solution peut faire office de rustine thermique en attendant le remplacement complet des fenêtres.

Solutions long terme : isolation complète et aides publiques

Seule une rénovation globale transforme une passoire thermique en bâtiment performant. Les aides publiques absorbent une part substantielle de la facture.

1. Isolation thermique par l'extérieur : l'armure complète

L'isolation thermique par l'extérieur enveloppe la maison d'une carapace protectrice. Des panneaux isolants se fixent sur les façades existantes, recouverts d'un enduit ou d'un bardage. Cette technique supprime tous les ponts thermiques des murs tout en préservant la surface habitable intérieure. Le gain énergétique atteint 25 à 30 % de consommation en moins.

En ce qui concerne le financement, la combinaison MaPrimeRénov' et CEE peut couvrir 30 à 60 % du coût total selon les situations. L'éco-PTZ permet également d'emprunter jusqu'à 30 000 € sans intérêts.

2. Moderniser le système de chauffage : l'autre levier essentiel

Un vieux système de chauffage peut doubler la consommation par rapport à un équipement moderne. Les chaudières de plus de quinze ans et les convecteurs électriques anciens affichent des rendements catastrophiques. Remplacer ces gouffres énergétiques divise parfois la facture par deux, même dans un logement mal isolé.

La pompe à chaleur air-eau s'impose comme solution privilégiée avec un coefficient de performance de 3 à 4 : elle restitue quatre fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Le budget d'installation est assez élevé, mais peut être bien soutenu par MaPrimeRénov' (jusqu'à 5 000 €) et les CEE.

Les chaudières à condensation gaz coûtent moins cher mais les aides publiques ont fondu en 2025. Le poêle à granulés représente une option économique pour les maisons de moins de 120 m². Son rendement dépasse 87 % pour les modèles labellisés Flamme Verte 7 étoiles.

Système de chauffage Coût installation MaPrimeRénov' max Reste à charge Performance
Pompe à chaleur air-eau 8 000 à 15 000 € 5 000 € 3 000 à 10 000 € COP 3 à 4
Chaudière gaz condensation 3 000 à 7 000 € 2 000 € 2 000 à 6 000 € Rendement 90-95%
Poêle à granulés 4 000 à 7 000 € 1 250 € 3 000 à 6 000 € Rendement 87-92%

3. Conditions d'éligibilité MaPrimeRénov' 2026

Le dispositif MaPrimeRénov' s'adresse à tous les propriétaires occupants ou bailleurs. Les montants varient selon quatre profils de ressources des ménages définis par l'Agence nationale de l'habitat : Bleu (très modeste), jaune (modeste), violet (intermédiaire) ou rose (supérieur).

Pour faciliter la navigation dans le processus et les démarches, des conseillers France Rénov' accompagnent gratuitement les particuliers.

À noter que les banques n'acceptent plus de dossiers MaPrimeRénov' pour 2025, afin de pouvoir finir de traiter toutes les demandes de l'année. Les nouvelles candidatures devront attendre janvier 2026.

Type de travaux Prix moyen hors aides MaPrimeRénov' max CEE max Reste à charge
Isolation extérieure (ITE) 180 à 250 €/m² 75 €/m² 35 €/m² 80 à 150 €/m²
Isolation combles perdus 20 à 45 €/m² 25 €/m² 13 €/m² 10 à 20 €/m²
Fenêtres double vitrage PVC 150 à 400 € / unité Variable selon revenus Variable Variable
Copropriété (enveloppe globale) Variable 25 000 € / logement Variable Variable
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