Le projet de RER métropolitain à Nantes est en bonne voie

Ce mardi 28 février, SNCF Réseau a donné lors d’une conférence de presse ses ambitions ferroviaires quant au dédale de rails des Pays de la Loire. Parmi les projets évoqués, celui de la création d’un RER à Nantes sur le réseau existant qui permettrait de desservir toute la métropole plus rapidement et surtout plus fréquemment.

Avec une fréquence de passage toutes les 30 minutes, le RER métropolitain à Nantes répondrait à plusieurs enjeux comme celui de la réduction de l’usage de la voiture. Ce projet pourrait également être l'occasion pour de nombreux ménages de repenser leur projet d’achat immobilier dans le neuf ou dans l’ancien dans la métropole de Nantes.

Décryptage de ce RER à Nantes qui renforcera un peu plus l’attractivité de la 6e ville de France.

RER à Nantes : la promesse d’un réseau plus performant

Décrit comme “stratégique” par Christophe Huau, Directeur territorial de SNCF Réseau pour la région Bretagne et des Pays de la Loire, le projet de RER à Nantes est bel et bien sur les rails.

Favorable à l’idée, la maire de Nantes et la présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland a dit vouloir une “réalisation rapide” suite à l’annonce d’Emmanuel Marcon sur sa volonté de développer 10 projets de RER métropolitains en novembre dernier.

Une fréquence de passage d’un train toutes les 30 minutes

Pour faire simple, l’ambition de ce RER sur l’étoile ferroviaire nantaise est de proposer aux usagers un train toutes les 30 minutes. À l’heure actuelle, il y a sur certaines lignes du réseau, des creux dans la journée comme le fait remarquer Loïc Cocherel, responsable de la prospective à la direction territoriale de SNCF Réseau.

Si les détails du projet restent à préciser, on sait d’ores et déjà qu’il n’est pas à l’ordre du jour de créer de nouvelles voies, mais plutôt de mettre en place le RER nantais sur les rails qui existent déjà. Utiliser et valoriser l’existant, c’est d'ailleurs le fondement même de tous les projets de RER métropolitains prévus à l'échelle du pays.

RER à Nantes : les axes concernés par le projet

Longtemps réclamé par les associations, le RER nantais en plus d’être une bonne alternative à la voiture desservira les communes de la métropole et bien au-delà. Pour le moment, les liaisons reliraient Nantes aux villes de Nort-sur-Erdre, Clisson, Ancenis, Savenay ou encore Sainte-Pazanne.

SNCF Réseau doit aussi réaliser une étude d’impact pour les usagers de la ligne Nort-sur-Erdre – Clisson qui prennent le train depuis Couëron ou bien Oudon. Pourront-ils voyager sans correspondance en gare de Nantes ? Seuls les résultats de l’analyse permettront de déterminer l’utilité et surtout la faisabilité d’une ligne directe sur cet axe ferroviaire.

Une première étape franchie pour le RER entre Nantes et Ancenis

Sans même vraiment le savoir, la première brique de RER métropolitain à Nantes a déjà été posée. Comme avec le nouveau tramway ou la gare de Nantes , Nantes Métropole a su comme toujours se montrer avant-gardiste. En novembre 2021, des travaux de modernisation de la gare d’Ancenis ont permis une augmentation des liaisons entre Nantes et Ancenis.

“C’est une première étape vers le RER métropolitain. On ne crée pas de ligne, on augmente le débit.” (ndlr : 4 à 5 allers-retours de plus entre Nantes et Ancenis)

RER à Nantes : la question du financement se pose

Comme dans tous les grands chantiers, l’argent est le nerf de la guerre. Et si tous les élus se réjouissent de la création d’un RER métropolitain à Nantes, la question du financement semble quant à elle rester en suspens pour le moment. Elle va même jusqu'à déterrer la hache de guerre entre les régions et les métropoles, qui sont toutes les deux des autorités responsables de la mobilité.

Contrairement aux métropoles de Bordeaux ou de Strasbourg qui semblent avoir déjà réfléchi à la question, le financement du RER à Nantes n’est pas encore précisément défini. Car même en réutilisant l’existant, les travaux d’ajustements du réseau à réaliser afin de fluidifier la circulation des trains vont être très coûteux.

Parmi les chantiers préalables à la mise en service du RER métropolitain, on notera le renouvellement du poste d'aiguillage de Nantes, et aussi celui d’Angers.

Le RER métropolitain à Nantes : un projet impulsé par le Président Macron

C’est au travers d’une vidéo YouTube, sous un format de “Questions - Réponses” sur la Transition Ecologique que le Président Emmanuel Macron a annoncé le 27 novembre 2022 son ambition de développer 10 projets de RER métropolitains dans 10 métropoles où la circulation routière est la plus engorgée.

Présentés comme une alternative à la voiture, les trains urbains (RER) sont pour le gouvernement une solution durable pour assurer des déplacements plus décarbonés. Face caméra, Emmanuel Macron indique vouloir étendre le RER au-delà de Paris et faire appliquer la loi d’orientation des mobilités (LOM) adoptée en 2019.

Une quinzaine de métropoles sont en lice pour faire partie de ce plan massif de RER. Y figurent entre autres : Toulouse, Rennes, Bordeaux, Lyon, Nantes, Lille, Strasbourg, Grenoble ou encore Rouen. La liste des métropoles retenue sera dévoilée dans le courant du premier semestre 2023, par la Première Ministre Elisabeth Borne, en charge de la bonne conduite de ces projets.

100 milliards d’euros pour le transport ferroviaire d’ici 2040

Le 24 février 2023, la Première Ministre Elisabeth Borne a annoncé un plan de 100 milliards d’euros d’investissement au profit des chemins de fer. Cette “nouvelle donne ferroviaire” devrait permettre entre autres le développement et le lancement des RER métropolitains dans les métropoles françaises, comme annoncé par Emmanuel Macron.

Cette annonce n’est pas le fruit du hasard. Elle fait suite à la remise du rapport du Conseil d'Orientation des Infrastructures (COI) qui réunit des élus et des experts en projets ferroviaires et routiers.

La majeure partie du budget du plan “nouvelle donne ferroviaire” va donc être allouée au déploiement des RER métropolitains, basé le modèle du RER qui existe en région parisienne. Il servira à la modernisation des infrastructures déjà construites. L'exécutif devrait entamer les discussions avec les régions et les différents partenaires au mois de mars dans but d’établir d’ici juin une organisation et une planification précise.

“Nous faisons le choix d'investir en priorité dans les infrastructures qui nous permettront de réussir la transition écologique, à commencer par le ferroviaire, qui est la colonne vertébrale des mobilités. […] Pour nos concitoyens, moderniser le réseau cela se traduira par davantage de trains, une meilleure ponctualité et des temps de parcours moins longs”.