Les lauréats des Pyramides d'Argent 2025 du Pays de la Loire
Le 2 octobre 2025, la Cité des Congrès de Nantes accueillait la 22ᵉ cérémonie des Pyramides d'Argent devant un millier de professionnels. Au programme : huit projets immobiliers récompensés dans autant de catégories. Ces lauréats dessinent une nouvelle géographie de la promotion immobilière en Pays de la Loire, où performance environnementale rime avec innovation sociale et audace architecturale.
Huit trophées pour une profession en mutation
La scène se déroule dans l'auditorium 800 de la Cité des Congrès nantaise, le 2 octobre dernier. Promoteurs, architectes, élus locaux et aménageurs (près de 1 000 acteurs de la filière) se pressent pour découvrir le palmarès de cette édition anniversaire. Huit catégories nationales déclinées au niveau régional par la Fédération des Promoteurs Immobiliers des Pays de la Loire, auxquelles s'ajoute un prix spécifique « Territoires & Cœurs de Ville » célébrant la revitalisation des centres-bourgs.
Dans cette édition 2025, on constate une certaine diversité géographique. Exit l'hégémonie nantaise : sur les huit projets primés, quatre seulement sont implantés dans la métropole. Les autres essaiment à Angers, aux Sables-d'Olonne, à La Chapelle-sur-Erdre, Carquefou ou encore Beaucouzé. Un rééquilibrage territorial qui est une conséquence directe de la production immobilière nantaise qui accuse une baisse de 20 % sur l'année écoulée, poussant les acteurs à chercher de nouveaux terrains de jeu.
Huit projets, huit façons de réinventer l'habitat
Le Mercoeur (Nantes) : quand la caserne devient quartier
Grand Prix Régional Caisse d'Épargne | Quartus Résidentiel Pays de la Loire
Sur l'ancien site militaire Mellinet, Le Mercoeur transforme une friche en quartier vivant. La composition mêle plots au sud et bâtiment linéaire au nord, surmonté d'une tour. Les pierres de l'ancienne caserne sculptent potager circulaire et murets paysagers, un « upcyclage » patrimonial qui ancre le lieu dans sa mémoire.
La double orientation des logements (balcons, terrasses, jardins) garantit ensoleillement et ventilation naturelle. Le confort d'été est présent sans climatisation grâce à l'inertie des matériaux biosourcés : brique de terre compressée, fibre de bois, terre crue. Le cœur d'îlot accueille jardin en pleine terre, compost collectif et toitures-terrasses accessibles. Deux arbres remarquables de 16 mètres ont été conservés. Labellisé NF Habitat HQE, le projet représentera la région lors de la finale nationale des Pyramides d'Or, pour la récompense suprême du Grand Prix National SOCFIM.
Le Pantone (Nantes) : l'usine réinvente le chantier
Prix de la Qualité Globale GIP | Groupe ARC
5 672 m² sur 2 393 m² de terrain : Le Pantone apprivoise la densité avec trois volumes (R+2 à R+7). Bardage métallique plissé, murs-rideaux en verre émaillé, toitures végétalisées, l'écriture architecturale assume sa contemporanéité.
L'innovation se cache dans la structure : ossature poteau-poutre en béton bas carbone avec planchers « champignon » libérant de vastes plateaux modulables. Les façades bois sont préfabriquées en atelier, menuiseries déjà intégrées. Cette approche « lean » réduit nuisances et délais. Le projet vise la certification BREEAM niveau GOOD et s'alimente au réseau de chaleur CLEA (55,3 % d'énergie renouvelable biomasse). Sept industriels du GIP accompagnent l'opération. Livraison prévue fin 2026.
Les Jardins Pasteur (Les Sables-d'Olonne) : réhabiliter plutôt que raser
Prix de la Rénovation-Extension-Réhabilitation Banque Populaire | Groupe Giboire - OCDL
300 logements (dont 61 sociaux) et 1 100 m² de bureaux sur un site emblématique sablais : les Jardins Pasteur consacrent 40 % de leur surface (11 800 m²) aux espaces verts. La réhabilitation du patrimoine existant réduit l'empreinte carbone. Les façades en briques sont restaurées, les charpentes renforcées, et le portail reconstitué dans l'esprit d'origine. Le pavillon central abritera un jardin intérieur végétalisé.
Le coefficient d'imperméabilisation atteint 0,60 (18 000 m² infiltrants) grâce notamment aux 33 arbres préservés, aux 117 plantés, aux toitures végétalisées, à la gestion naturelle des eaux pluviales... L'énergie y est 100 % électrique, produite via des pompes à chaleur. La gestion des déchets se fait par Tri'n'Collect et vise 90 % de valorisation. Livraison échelonnée 2025-2030.
Wood Garden (Angers) : Belle Beille respire enfin
Prix de la Conduite Responsable des Opérations Apave | Green City Immobilier
44 logements (dont 25 % à loyers maîtrisés) dans le quartier angevin de Belle Beille en pleine requalification. Wood Garden mêle béton brut, bardage bois et enduit blanc. Les logements sont doublement ou triplement orientés. Le programme est certifié RE 2020 seuil 2025, NF Habitat HQE, niveau 2 biosourcé. Le chauffage est assuré par un réseau biomasse et des pompes à chaleur collectives.
Le cœur d'îlot, quant à lui, est transformé en refuge écologique : 20 arbres conservés, 1 400 m² de massifs arbustifs, 1 390 m² de prairie fleurie. L'espace accueille également des nichoirs pour oiseaux et abris pour chauves-souris. En outre, les toitures végétalisées créent un îlot de fraîcheur et les espaces communs conviviaux sont idéaux pour les « apéros des voisins ». Le projet est en concertation riveraine depuis 2018 et propose un chantier exemplaire suivant la démarche NF Habitat HQE. Livraison prévue le 10 décembre 2026.
Myrica (La Chapelle-sur-Erdre) : la clairière habitée
Prix du Bâtiment Bas Carbone EDF | Ideal Groupe
Une « clairière habitée » de 2 820 m² d'espaces verts protégés : Myrica a bénéficié d'un diagnostic phytosanitaire et d'une étude faune-flore sur quatre saisons. Arbres remarquables préservés, nichoirs, gîtes pour écureuils, gabions rocheux ... la résidence devient un véritable sanctuaire de biodiversité.
Les logements sont traversants et disposent de protections solaires passives, et les rez-de-chaussée sont très spacieux avec 4 mètres sous plafond. Les Degrés-heures d'inconfort sont là encore plafonnés à 300 (réglementation : 1 250). Le projet se démarque également par ses façades à ossature bois et ses niveaux de certification biosourcé 2 pour les collectifs et 3 pour les maisons (E2C2). La chaufferie biomasse (granulés locaux recyclés) alimente les bâtiments collectifs, tandis que les maisons sont chauffées par des pompes à chaleur individuelles. Les résidents peuvent même suivre leur consommation via une application web.
Ekla (Saint-Herblain) : le bureau qui fait du bien
Prix de l'Immobilier d'Entreprise SMA BTP | Legendre Immobilier
5 932 m² de bureaux sur quatre étages : Ekla place la qualité de vie au travail au cœur du projet. Une « life zone » de 251 m² ouverte sur jardin et terrasse sert de lieu de convivialité. Plateaux modulables, circulations baignées de lumière, balcons prolongeant les espaces de travail, le projet fait la part belle aux grands espaces.
Chauffage et climatisation à récupération d'énergie sont également au programme, avec une toiture végétalisée pourvue de panneaux photovoltaïques 96 kWc en appoint. Les températures sont maintenues à 19°C l'hiver et 26°C l'été et des sondes CO₂ sont installées dans les salles de réunion. Pour une meilleure isolation entre les étages, l'acoustique soignée via des plafonds absorbants et moquettes techniques. Certifié HQE Bâtiment Durable « Très Performant » et RE2020, l'ensemble est au pic des attentes écologiques et de performance énergétique. Le programme est complété par 93 places de stationnement privées, 180 places publiques et des emplacements vélos.
OIKIO - Les Echats (Beaucouzé) : pionnier du foncier solidaire
Prix de l'Économie Circulaire Ecocycle - Socotec | ICEO
2 690 € TTC/m² espaces partagés inclus : OIKIO réinvente l'accession en lisière de forêt. Grâce à l'organisme Racines co-créé avec la commune et les habitants, l'opération bascule en Bail Réel Solidaire (première dans le Maine-et-Loire). Le foncier reste donc collectif tandis que le bâti devient propriété des ménages. Les habitants y définissent les usages communs : salle partagée, buanderie, atelier, local vélo, jardin collectif.
Les performances énergétiques sont supérieures de 35 % à la RE2020. Ventilation naturelle, protections solaires fixes, logements traversants... Luminosité et circulation de l'air sont mis en avant. Le programme intègre également un système de récupération d'énergie sur les eaux grises, et utilise l'eau de pluie pour les sanitaires. Ossature bois, planchers mixtes bois-béton, isolants laine de bois : le niveau 3 biosourcé est atteint. Certains matériaux de réemploi (moquettes, miroirs...) ont été intégré à la conception. Une charte de réduction des déchets (tri à la source, recyclage) a été mise en place sur le chantier. Livraison prévue au premier semestre 2026.
Le 9.18 (Carquefou) : l'énergie hybride au service du confort
Prix de la Mixité Énergétique GRDF | Nexity Atlantique
10 550 m² de logements commercialisés entre 3 500 et 4 700 €/m² : Le 9.18 affiche une ambition rare avec RE2020 seuil 2028. Le projet garantit un DPE classe A pour tous les logements, ainsi que le label BBCA.
L'originalité réside dans le système hybride gaz/pompe à chaleur pour l'eau chaude et le chauffage, garantissant flexibilité et stabilité tarifaire. La gestion des eaux pluviales se fait via rétention en toiture végétalisée et coulée verte centrale. Les logements proposés vont du T2 au T5 avec certains lots traversants pour optimimser la ventilation naturelle et le confort d'été. Local d'activité, espace coworking, et système domotique complètent le programme. La livraison est prévue pour fin 2026.
Les Terrasses (Châteaubriant) : le cœur de ville bat à nouveau
Prix régional Territoires & Cœurs de Ville | Groupe Lamotte et La Nantaise d'Habitations
8 792 m² d'ensemble intergénérationnel : résidence seniors (87-92 logements Les Jardins du Château), accession libre (Villa des Lices, 17 lots), 19 logements sociaux, 6 locaux commerciaux (Trait d'Union), crèche de 12 berceaux, cœur d'îlot végétalisé. Les Terrasses Les Terrasses réinventent l'entrée de Châteaubriant face au château médiéval.
Le projet s'inscrit dans Action Cœur de Ville pour revitaliser les centres-bourgs. L'agence a/LTA préserve l'ancienne école des garçons, crée des percées visuelles, privilégie les circulations douces. Action Logement mobilise 900 000 € en subventions et prêts pour ce programme. En outre,10 logements T2 sont réservés aux moins de 30 ans. La première pierre a été posée le 13 juin 2025.