Orvault Bourg : 4 programmes neufs et 180 logements livrés d’ici 2030

Orvault 2026 : Quatre programmes neufs pour métamorphoser le Bourg d’ici 2030

Nantes - Promotion immobilière - Morgane Caillière le 19/12/2025

Le centre-bourg d'Orvault vit ses dernières heures de tranquillité avant d'être totalement transformé. Portée par le plan-guide « Cœur de Bourg », la commune voit émerger quatre programmes immobiliers neufs majeurs qui vont livrer près de 180 logements neufs échelonnés jusqu'en 2030. De la très symbolique place Jeanne-d'Arc à la résidence séniors du Petit Raffuneau, décryptage d'un projet urbain qui tente le pari de la densification douce pour sauver l'esprit village.

Initiée par une vaste concertation à l’automne 2021 avec un panel de 40 citoyens volontaires, la feuille de route urbaine de cette métamorphose entre désormais dans sa phase la plus critique : celle de la réalisation. Validé au printemps 2023 par la Ville et Nantes Métropole, le plan-guide structure le développement de quatre îlots stratégiques.

En ce mois de décembre 2025, alors que les premiers panneaux de chantier fleurissent, l'objectif affiché par la municipalité de Jean-Sébastien Guitton a été donné : densifier l'offre de logements pour financer et maintenir des services de proximité (crèche, pôle médical, commerces), en respectant l'identité des lieux. Une équation complexe qui doit répondre à la fois à la crise du logement métropolitaine et au vieillissement de la population orvaltaise.

Îlot Jeanne-d’Arc : le cœur battant du projet (2026-2030)

C’est le chantier le plus emblématique, mais aussi le plus sensible politiquement. Situé en hyper-centre, autour de la place éponyme qui fait face à l'église Saint-Léger, l'îlot Jeanne-d'Arc cristallise toutes les attentions. Il doit accueillir 36 logements neufs dans une fenêtre de réalisation fixée entre 2026 et 2030.

Consciente de l'attachement des riverains à ce secteur historique, la Ville a joué la carte de la prudence. La programmation a été affinée jusqu'en avril 2025 par une partie du panel citoyen, qui a prolongé son mandat pour peser sur le choix de la maîtrise d'œuvre. Il en résulte que la densité a été maîtrisée. "Les bâtiments n’excèderont pas deux étages avec combles", a rappelé le maire dans les documents cadres de la Métropole. Pas question ici d'ériger des tours : l'objectif est de s'insérer dans le vélum des toitures existantes.

Le projet sanctuarise également le patrimoine : la maison de maître centrale sera conservée, tout comme la courbe médiévale au sud de la place, témoin de l'histoire ancienne du bourg. Mais l'enjeu est aussi commercial. Au rez-de-chaussée, 5 à 6 locaux commerciaux sont prévus. Ils sont vitaux pour redynamiser un centre parfois jugé endormi face à la puissance de feu des zones commerciales périphériques comme Grand Val.

Îlot du Petit Raffuneau : l'urgence démographique

Si Jeanne-d'Arc est la vitrine, l'îlot du Petit Raffuneau est la réponse sociale. C'est le premier secteur à opérer sa mutation visible. Ce programme mixte totalise 63 logements et répond à la double urgence démographique du vieillissement de la population et de l'accueil des jeunes familles.

Le cœur du projet est une résidence autonomie sociale de 42 appartements (11 studios et 31 T2 avec extérieurs), gérée par la Fondation Cémavie. Alors que les premières esquisses espéraient une livraison en 2025, les aléas techniques ont repoussé l'ouverture à septembre 2026. Pour rendre cette opération viable économiquement dans un contexte de foncier cher, la Ville d'Orvault a réalisé un effort notable en cédant le terrain à titre gratuit au bailleur social Atlantique Habitations.

L'îlot intègre également une crèche de 50 berceaux et 21 logements classiques supplémentaires. Une mixité intergénérationnelle pensée pour créer du lien avec des séniors et des tout-petits qui cohabiteront au sein du même espace paysager.

Îlot Vieux-Chêne : recoudre le tissu urbain

Au nord-ouest du périmètre, à proximité des écoles et de la police municipale, l'îlot Vieux-Chêne propose une densité plus importante avec 51 logements programmés sur la période 2024-2028.

Ici, l'architecture prévue (2 à 3 étages) s'accompagne d'un socle actif de 2 à 3 espaces commerciaux. L'aménagement est conçu pour "recoudre" le quartier : il permettra la création d'un cheminement piéton structurant reliant la rue du Raffuneau à la rue Robert-Le-Ricolais.

Cette nouvelle liaison douce doit désenclaver les zones résidentielles adjacentes, permettant aux habitants de rejoindre le centre sans prendre leur voiture, une priorité inscrite dans le Plan de Déplacements Urbains (PDU) de la métropole.

Îlot Mairie : la santé comme priorité

Le dernier maillon de cette chaîne urbaine se situe à proximité immédiate de l'Hôtel de Ville. L'îlot "Mairie", dont le calendrier s'étire de 2023 à 2026, prévoit la construction de 30 logements. Au-delà de l'habitat, ce programme a pour vocation de renforcer l'offre de soins locale, un sujet de préoccupation majeur pour les habitants.

Il intègre un pôle médical complémentaire à la pharmacie existante, ainsi que des locaux associatifs. Une programmation qui répond directement aux besoins exprimés lors de la concertation de 2021, où la crainte d'une désertification médicale avait été soulevée.

Un contexte de "densification douce" imposé par le PLUm

Ces quatre projets sont la traduction locale du Plan Local d'Urbanisme métropolitain (PLUm), dans lequel Nantes Métropole impose à ses communes membres de participer à l'effort de construction pour loger les nouveaux arrivants (environ 6 000 par an sur l'agglo), tout en limitant l'étalement urbain.

Orvault a fait le choix de concentrer cet effort sur des "dents creuses" ou des renouvellements urbains, plutôt que d'artificialiser de nouvelles terres agricoles. C’est la stratégie de la "ville sur la ville". Pour les opposants au projet, souvent regroupés au sein d'associations de riverains, la crainte principale demeure la saturation automobile. Avec près de 180 nouveaux foyers, la question du stationnement et de la fluidité rue de Rennes reste un point de friction régulier lors des conseils municipaux, même si la mairie met en avant la proximité des transports en commun.

Le marché immobilier à Orvault

Pour les investisseurs et les futurs acquéreurs, ces programmes arrivent dans un marché orvaltais en mutation où l'on constate une baisse des prix de 5% sur un an. Fin 2025, les prix de l'immobilier neuf à Orvault oscillent toujours autour de 3800 €/m² (médiane), soutenus par la rareté du foncier et la qualité de l'adresse "Bourg". Cependant, la typologie des biens proposés (beaucoup de T2/T3, résidence gérée) cible des profils spécifiques : investisseurs en dispositifs fiscaux et primo-accédants.

La "valeur verte" des bâtiments, construits aux dernières normes environnementales (RE2020), constitue un atout majeur face à un parc ancien où les passoires thermiques (DPE F et G) sont désormais exclues du marché locatif depuis janvier dernier.

Prix du neuf par typologie

Source : Chiffres Le Figaro Immobilier Novembre 2025

À l'aube de 2026, Orvault Bourg s'apprête donc à changer d'échelle. Si les grues vont perturber la quiétude des lieux pour quelques années, c'est le prix à payer pour maintenir une centralité vivante, commerçante et habitée.

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