Le quartier République poursuit sa transformation à Nantes

Le nouveau quartier République poursuit sa mue à Nantes

Nantes - Urbanisme & architecture - Sophie Castella le 20/11/2024
Vue sur le pont Eric Tabarly à l’île de Nantes
©Lap1n - Shutterstock

Le quartier République prend vie sur l’île de Nantes. Le 17 octobre dernier, un premier îlot comprenant 178 appartements neufs, des bureaux et des commerces était dévoilé. Cette inauguration marque l’arrivée des premiers logements du quartier, dont le chantier a démarré en 2018. Retour sur les dernières avancées du projet.

Six projets immobiliers livrés

De nombreux nantais se sont réunis le jeudi 17 octobre dernier, rue Franceline Ribard pour fêter l’arrivée des premiers projets immobiliers du quartier République. La Samoa (Société d’aménagement de la métropole Ouest Atlantique) avait invité sur la place des voisins près de 200 personnes dont de nouveaux habitants, artisans, commerçants et architectes pour la livraison des programmes.

Cette parcelle de six projets immobiliers bâtis à l’angle de la rue des Marchandises regroupe 246 logements, dont 65 sociaux et abordables, mais aussi 11 000 m² de bureaux, 1 600 m² de commerces et 600 m² de locaux artisanaux.

Le projet, inspiré par l’esprit des anciens faubourgs s’étend sur 2,7 hectares et se compose de différents blocs, conçus comme des hameaux de quartiers avec cours artisanales, petits commerces, venelles, placettes et jardins. À terme, le projet devrait réunir 4 000 habitants.

« Nous avons travaillé sur le rapport entre les grands horizons, le grand et le petit pour faire coexister vie privée – familiale et plutôt calme – et vie urbaine animée d’activités professionnelles, de commerces, de services et de culture »

Jacqueline Osty, paysagiste du projet

L’îlot Anna : bureaux et ateliers artisanaux

Vue sur l’îlot Anna, sur l’île de Nantes
© Google 2024

Livré en juillet 2023, l’îlot Anna se place sur la rue Gisèle-Halimi et regroupe 3 290 m² de bureaux, bardé de bois et 1 000 m² de locaux d’activités en pied d’immeuble. Le bâtiment est réparti sur deux ailes, intégrant un local commercial et six ateliers d’artisans, reconnaissables à leurs châssis vitrés en zinc, en rappel du passé industriel et artisanal des anciens faubourgs.

Trois entreprises se sont directement positionnées pour occuper les locaux, dont la société Rosemood, fabricant de faire-part et d’albums photos. Ils occupent 3 des 5 étages de bureaux du programme pour y transférer leur siège social. Trois autres entreprises nantaises ont pris possession de lieux, notamment l’atelier d’architectes Fichtre, Quand même, fabricant de mobilier urbain et le luthier Patrice Blanc.

Pour favoriser le bien-être au travail, des espaces de déconnexion ont été aménagées à chaque étage, dont des terrasses, des zones de repos et de détente, ainsi qu’un local à vélos avec douches et vestiaires ainsi qu’une cour intérieure arborée ouverte au public en journée.

L’îlot Adam : logements, bureaux et parking partagé

Vue sur l’îlot Adam, sur l’île de Nantes
© Google 2024

À l’intersection de la rue des Marchandises et de la rue Médiane, l’îlot Adam s’organise autour d’un vaste jardin central et comprend un immeuble résidentiel, baptisé Carré des Sens, ainsi que deux bâtiments à usage de bureaux, dont l’un abritera Groupama Gan REIM.

En rez-de-chaussée, 800 m² de commerces viendront compléter cet ensemble, tandis qu’un parking souterrain de 223 places, réparti sur deux niveaux, desservira les résidents et les salariés. Cet équipement, géré par Nantes Gestion Équipement, incarne une politique de mutualisation des stationnements, une pratique clé dans tout le quartier.

La mutualisation des places de parking est un levier majeur pour réduire le coût des logements , expliquent Jessica Violette (Linkcity, maître d’ouvrage) et Nicolas Verpeaux (Bouygues Immobilier, constructeur). En effet, le coût de construction d’un parking représente à lui seul 20 % du budget total d’un bâtiment.

De plus, cette approche optimise l’utilisation des places disponibles, permettant ainsi de diminuer la superficie consacrée aux parkings. Résultat : davantage de jardins en pleine terre dans les autres parties de l’îlot et des espaces publics rendus aux habitants.

L’équipement prévoit également des bornes pour recharger les véhicules électriques, ainsi qu’un pôle de mobilités favorisant les alternatives à l’automobile. Côté environnemental, le projet se distingue par l’utilisation de béton à faible émission de CO₂, divisant par trois l’empreinte carbone par rapport à un béton classique. La livraison de cet ensemble est prévue pour le premier trimestre 2024.

L’îlot Alix : 3 bâtiments, 3 façons d’habiter

Placé entre le boulevard de l’Estuaire et la rue des Marchandises, l’îlot Alix, aussi connu sous le nom d’opération Joïa regroupe trois édifices distincts, chacun bénéficiant d’une identité et d’une architecture unique, et s’ouvrant sur le futur parc de la Prairie-au-Duc.

Le premier bâtiment, une tour de 10 étages habillée de métal et de verre, offre des appartements lumineux avec une triple orientation, avec des vues imprenables sur la Loire et le centre-ville de Nantes.

Le second, un immeuble intermédiaire de 5 étages, arbore une façade en bois et se distingue par ses duplex superposés, conçus comme des « logements-villas ». Enfin, le troisième bâtiment, au design « panoramique », dispose de vastes loggias et abritera un espace polyvalent au rez-de-chaussée : un local à vélos partagé qui pourra évoluer en lieu de rencontre pour favoriser les échanges entre voisins. Ce projet réalisé par les promoteurs Bati-Nantes et Six-Ares, comprend 68 logements ainsi que des commerces au pied des immeubles.

L’îlot Amir, inspiré par l’architecture new-yorkaise

Vue sur l’îlot Amir, sur l’île de Nantes
© Google 2024

Situé à l’angle de la rue Alain-Barbe-Torte et du boulevard de l’Estuaire, le programme « Allure » dévoile une architecture audacieuse et originale, s’inspirant des formes en cascade typiques de l’art déco new-yorkais. Ce projet, conçu comme une série de volumes décalés pour éviter toute monotonie, comprend trois bâtiments regroupant 63 logements.

Cogédim et Nantes Métropole Habitat assurent la gestion des unités, qui se répartissent ainsi : 29 logements en accession libre, 3 grandes colocations totalisant 24 chambres, et 26 logements sociaux, dont 9 destinés à l’habitat inclusif (habitat adapté aux personnes souffrant de handicap ou aux personnes âgées). Au rez-de-chaussée, trois espaces commerciaux viendront animer les abords du futur Parc de la Prairie-au-Duc. La livraison de ce programme est attendue pour le premier trimestre 2024.

Le chantier des deux derniers îlots du bloc A, Azur et Andy, n’ont pas encore démarré. L’îlot Azur prévoit d’être une opération singulière. Virginie Vial, directrice générale de la Samoa dit vouloir « laisser place à la surprise ».

Le futur CHU attendu pour 2027

Le futur CHU de l’île de Nantes
(c) Art & Build Architecte-Pargade-Samoa

Le projet du nouvel hôpital portera sur le regroupement de deux sites, l’Hôtel Dieu, actuellement situé en centre-ville de Nantes et Nord-Laënnec, à Saint-Herblain.

Les travaux ont débuté mi-2020 pour une livraison prévue en 2027. Ce projet éco-engagé ambitionne de regrouper les fonctions hospitalo-universitaires essentielles au cœur de l’agglomération nantaise afin d’offrir une qualité de service plus élevée tout en développant un pôle d’excellence pour la formation, la recherche et les activités économiques.

À terme, le CHU regroupera en un seul site :

L’opération s’est inscrite dès le début dans une démarche environnementale de la phase de chantier jusqu’à la conception des locaux. Au cours de la phase de chantier, 97% des sables évacués ont été réutilisés en proximité. Le béton utilisé est bas-carbone et émet moins de CO2. De plus, 2 500 m² de panneaux photovoltaïques seront installés pour capter l’énergie. Cinq puits géothermiques seront également mis en place pour répondre partiellement aux besoins en chauffage. À terme, le nouvel hôpital réduira sa consommation énergétique de 30 % par rapport à la situation actuelle.

Plus qu’un simple hôpital, le CHU s’intègre dans un véritable projet de quartier de la santé. Il sera constitué de 5 composantes réunies au même endroit : le nouvel hôpital, des instituts de recherche, un pôle d’enseignement de 7 000 étudiants, le projet Station S d’incubateur d’entreprises et l’I-site NExt dédié à la « santé et l’industrie du futur ». Ce lieu vise à créer une unité dédiée aux soignants, chercheurs et entrepreneurs dans le but d’accélérer la recherche et le développement d’innovations.

« La santé, c’est à la fois ce que l’on a de plus précieux et de plus fragile. C’est aussi un sujet politique qui nécessite une réponse collective. La santé à 360 est au cœur de ce nouvel hôpital, ce grand service public de santé régionale, au service de l’ensemble de nos territoires et de leurs habitants. Le futur CHU, c’est la garantie d’un égal accès aux soins pour toutes et tous et la création d’un grand quartier de la santé, véritable pôle national d’excellence en santé pour la formation, la recherche et l’innovation avec Nantes Université, les laboratoires et les acteurs économiques. »

Johanna Rolland Maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole et du conseil de surveillance du CHU
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