
Découvrez le plus grand quartier passif d'Europe à Carquefou
Carquefou, ville située aux portes de Nantes, multiplie les travaux et les aménagements urbains. La commune s'apprête à accueillir l’un des chantiers d’habitat passif les plus importants de France, et même d’Europe, mettant un coup de fouet à l'immobilier neuf à Nantes Métropole.
En parallèle, Carquefou continue sa métamorphose avec la réhabilitation de l’ancien terrain d'entraînement militaire Champ-de-Manoeuvre en un quartier d’habitation, et la mutation du quartier Moulin-Boisseau en un véritable vivier d’emploi et d’animations. Le centre-ville, lui aussi, est sujet à transformations. De nouveaux commerces, de nouveaux logements et de nouvelles places de stationnement vont y être construits.
La Fleuriaye, le plus grand quartier passif d’Europe, remporte le Grand prix de la ville durable
La Fleuriaye, avec ses 37 hectares, ses 650 logements collectifs et individuels, ses 5.000 m² de tertiaire, son institut médico-éducatif et son centre équestre, est le chantier d’habitat passif le plus important de France. Situés près de l’Erdre, affluent de la Loire considéré comme la plus belle rivière de France par François 1er, ces logements ont un impact neutre sur l’environnement.
L’écoquartier a d’ailleurs été auréolé du Grand prix de la ville durable à l’occasion des Green Solutions Awards 2018. Les travaux de cette extension ouest de La Fleuriaye, commencés en 2011, ont été réalisés par la société d’économie mixte Loire-Atlantique Développement-Sela. Tout a été pensé pour que La Fleuriaye devienne la référence en termes d’habitat passif.
La réflexion du constructeur s’est portée sur l’ensemble du quartier plutôt que sur la seule question de l’habitat. L’écoquartier se joint d’ailleurs à un site déjà doté d’équipements sportifs et culturels : Musée de l’Erdre, base nautique, école de musique, théâtre, etc.

Un environnement d’exception
Le quartier de La Fleuriaye est un exemple en termes de respect de l'environnement. Il associe ses habitations de qualité à un environnement végétal. Par sa proximité avec Nantes et avec les grands axes, le quartier ne cesse d’attirer de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises. En effet, les villes périurbaines sont la cible des nouveaux arrivants nantais, qui y trouvent des prix immobiliers séduisants et un confort de vie optimal aux portes de Nantes.
Cette réussite se poursuit avec l'extension ouest du quartier, qui vient ancrer définitivement La Fleuriaye dans son environnement, entre le site classé de l’Erdre et le marais de l’Etang-Hervé. L’extension poursuit les ambitions de base du quartier en y ajoutant de nouvelles : respect de la biodiversité, bâtiments passifs et panneaux photovoltaïques. Au coeur de ce projet, le site des Renaudières mets l’accent sur les circulations douces et sur les parkings souterrains végétalisés pour créer un cadre de vie agréable.
« Il n’aurait sans doute pas été possible d’imaginer ce quartier ailleurs sur le territoire de la commune. La Fleuriaye réunit en effet des caractéristiques exceptionnelles, avec la proximité du site classé de l’Erdre, un cadre paysager de grande qualité et une architecture qui mêle patrimoine et contemporain. Sur ce site, les ambitions durables ne peuvent pas se réduire à la pose d’un label. Elles doivent répondre aux attentes de ceux qui y vivent. »
Véronique Dubettier-Grenier, maire de Carquefou, conseillère départementale du canton de Carquefou
Des logements passifs certifiés
Au total, le projet prévoit 650 logements, dont 30% de logements sociaux, 25% de logements abordables et 45% de logements en accession libre. Aujourd’hui, ce sont plus de 300 logements certifiés passifs qui ont été livrés et plus de 6.000 m² de panneaux photovoltaïques qui couvrent les toitures sud des bâtiments collectifs. À terme, ce sont 15.000 m² de panneaux qui vont être posés. Ils produiront plus de 80% des besoins énergétiques du quartier.
La conception passive des bâtiments de La Fleuriaye est l’une des opérations les plus importantes de construction de logements certifiés Passivhaus. En plus des normes actuelles, les constructeurs se sont attachés à offrir un meilleur confort aux logements. Ils ont aussi voulu maîtriser les coûts afin de rendre ces performances énergétiques plus accessibles. Des compteurs électriques nouvelle génération ont étés installés. Ils permettent de suivre et de gérer ses consommations au plus juste. Les matériaux qui ont été mis en oeuvre ont aussi été étudiés pour garantir une ambiance saine dans les logements.
La certification Passivhaus assure une bonne qualité de l’air dans les habitations, un confort thermique en toute saison ainsi qu’une réduction des coûts de chauffage. Par exemple, pour un logement de 60 m² (et pour utilisation dite normale), le coût de chauffage est estimé à 100€ (valeur de 2015) par an. Le label Passivhaus est un label allemand de performance énergétique des bâtiments. Il est accordé aux logements neufs à très faible consommation d’énergie.
« Mon rôle consiste à réduire de façon très importante les besoins énergétiques d’un bâtiment en travaillant sur sa conception et son enveloppe afin qu’il fonctionne bien sur le plan thermique. Il faut à la fois optimiser son implantation afin de bénéficier des apports solaires et mettre en œuvre des matériaux aux excellentes performances thermiques pour les murs, les toitures, les planchers, les vitrages… À La Fleuriaye, je suis donc intervenu très en amont, avec l’urbaniste, puis avec les architectes. J’assure ensuite un suivi de tous les processus de réalisation afin que tous les éléments se raccordent parfaitement. C’est la clé de la performance énergétique du bâtiment. »
Alexandre Pécourt, fondateur d’Energelio, concepteur passif
Une volonté écologique
La protection du patrimoine paysager et de la biodiversité est l’une des composantes essentielles du quartier. Pour ce faire, une attention particulière a été portée à :
- la flore spontanée
- les lisières en bordure de haie
- les couloirs de migration de la faune et de la flore
- la collecte des eaux de ruissellement par un réseau de noues et de bassins
- la continuité entre les corridors écologiques
« Nous sommes allés beaucoup plus loin que d'habitude sur la biodiversité. Les haies et les systèmes racineux ont été préservés. »
Hugues Delplanque, responsable énergie-environnement de Loire-Atlantique Développement-Sela
D’un point de vue plus global, la Métropole et la Ville de Nantes portent une attention particulière aux espaces verts. Seconde ville la plus verte de France, Nantes et son projet d'Étoile verte, est un exemple à suivre pour les communes qui l’entourent.
1.800 logements à terme au Champ-de-Manœuvre
Dans la métropole, on estime qu’il manque au moins un millier de nouveaux logements pour apaiser la tension immobilière nantaise. C’est pourquoi, d’ici 2032, 1.800 logements vont être construits au Champ-de-Manoeuvre, un ancien terrain militaire en bordure de Saint-Joseph de Porterie et de Carquefou.
Les habitations auront des formes très variées : maisons individuelles, immeubles élevés, petits collectifs, habitats intermédiaires avec terrasses et jardins, etc. Le projet prévoit de répartir les habitations en 25% de logements sociaux, 30% de logements abordables et 45% de logements libres. Une offre de services et de commerces de proximité viendra compléter le quartier.
Les aménagements du projet
L’ancien terrain d'entraînement militaire désaffecté entame sa reconversion. Les travaux de la première tranche du projet, portant sur l’aménagement des 6 hectares d’espaces publics, ont été lancés. Quant à la viabilisation des terrains à construire, elle a été réalisée en même temps que le terrassement du futur cours central. Cette nouvelle voie de 35 mètres de large va être agrémentée d’une école élémentaire de 16 classes, d’une crèche de 60 places et des 4 premiers programmes immobiliers. Entre 2019 et 2021, 200 logements vont être construits. À terme, ce sont 1.800 logements qui vont être bâtis.
Les premiers travaux vont permettre la réalisation des voies de desserte des îlots. Cela concernera la promenade du Couchant, reliant le Champ-de-Manoeuvre à Saint-Joseph de Porterie, ainsi qu’une partie du mail, la grande liaison qui traversera le quartier du nord au sud.
Près de la future école élémentaire, une aire de jeux va être construite. Elle sera complétée par 25 parcelles de jardins familiaux et par les premiers éléments du “Champ Libre”, une vaste prairie destinée à devenir une plaine de loisirs.
« Il s’agit de construire un nouveau quartier, dans une réelle mixité, à la fois dans les modes d’habiter et d’habitat, tout en s’adaptant et en préservant la biodiversité. »
Alain Robert, adjoint au maire en charge de l’urbanisme
La nature, marque de fabrique du projet
Sur les 50 hectares concernés par le projet, 22 conserveront leurs espaces naturels et boisés.
« Ils seront de trois types. Des secteurs de bocage au nord qui seront pâturés avec des animaux, des boisements et zones humides qui constitueront des réserves de biodiversité et des prairies-parcs plus aménagées pour les usages au quotidien des habitants. »
Thibault Barbier, paysagiste de l'atelier Georges
Nantes Métropole Aménagement a commencé les travaux des principaux espaces publics en automne 2018, en même temps que la viabilisation des terrains à construire. Ces aménagements comprennent :
- le mail central, qui permettra de traverser le quartier à pied ou en vélo
- un bois sauvage
- des jardins familiaux
- les premiers éléments de la plaine de loisirs “Champ Libre”
L’espace Champ Libre, aménagé dans un esprit champêtre, offrira à terme des jeux pour enfants, des tables de pique-nique et des équipements sportifs. Depuis 2017, des chèvres et des moutons ont pris possession des lieux. Ils entretiennent les prairies bocagères, qui font l’originalité et la richesse du Champ-de-Manoeuvre.
« L’objectif est d’ouvrir cet espace aujourd’hui enclavé, le rendre accessible et renforcer les continuités douces vers l’Erdre afin qu’il profite aux habitants des quartiers alentours. »
Alain Robert, adjoint au maire en charge de l’urbanisme
Conçu dans un esprit “nature”, fait de “petites îles habitées” au milieu du bocage, le Champ-de-Manoeuvre conservera une partie de “bois sauvage”. Dans ce dernier, les seules interventions prévues serviront à renforcer son rôle de régulation des eaux de pluie.
Plusieurs sentiers balisés ont été ouverts en 2017. Ils permettent de se promener dans le bois et de rejoindre le bocage historique, situé au nord-ouest du site. Des parcours de course d’orientation ont été mis en place par l’association Nantes Atlantique Orientation, et resteront accessibles en permanence sur le site de l’association (qui laisse les cartes en libre téléchargement). Cependant, le chemin bocager sera ponctuellement fermé lors des interventions dans le bois.
« Quand le ministère de la Défense a vendu cet ancien terrain militaire, on a trouvé des munitions. Une importante campagne a été entreprise pour nettoyer, ce qui a donné du temps à la nature pour reconquérir ce site. Zones humides, espaces boisés, clairières… Le bilan de sa biodiversité est assez extraordinaire. Le projet urbain a été dessiné par les paysagistes de l’Atelier Georges et les architectes d’Ateliers 2/3/4 en fonction de cette biodiversité, il va se glisser à l’intérieur de la nature. »
Alain Robert, adjoint au maire en charge de l’urbanisme
Le Champ-de-Manoeuvre, se résume en six chiffres :
- 50 hectares dont 22 d’espaces naturels
- 9 hectares de zones humides, de forêts et de prairies
- 1.800 logements construits d’ici 2030, les 300 premiers seront livrés entre 2020 et 2021
- un groupe scolaire, avec un centre de loisir et une crèche
- 1.000 m² de commerces et de services de proximité
- 1.500 m² d’activités artisanales
750 logements, un pôle de loisirs couvert et un pôle tertiaire au Moulin-Boisseau
Un nouveau quartier va s’installer sur l’ancien site de Système U, au Moulin-Boisseau, à Carquefou. C’est neuf ans après le départ des entrepôts fournissant les magasins U que Nantes Métropole et Carquefou ont lancé, avec l’aménageur Loire Océan métropole Aménagement (LOMA), la première phase des travaux de transformation. Sur ces 11 hectares qui relient le sud de la commune à son centre-ville, 18 millions d’euros vont être investis. Il permettront au projet d’accueillir 750 logements (dont 25 % de logement sociaux) d’ici 2030, mais pas uniquement...
Sur l’îlot J, un immeuble collectif est prévu à l’angle de l’entrée du site et de la rue du Moulin-Boisseau. Un pôle médical est également envisagé en rez-de-chaussée.
Sur l’îlot K, un ensemble d’immeubles collectifs de 126 logements sera construit à l’extrémité sud de la ZAC. Il comprendra également un pôle tertiaire et un pôle de loisirs couvert (porté par d’anciens joueurs professionnels du FC Nantes). Il prévoit le développement d’activités multiples au sein de l’ancienne halle logistique à réhabiliter (foot en salle, padel, fitness, badminton, etc.). Le pôle tertiaire s’étendra sur 6.000 m², au sein d’une extension qui sera accolée à la halle logistique. Un projet de cinéma est aussi à l’étude. Il est porté par un professionnel indépendant, qui envisage la création de trois salles d’ici 2020.
Pour structurer le projet, trois espaces publics majeurs ont été pensés :
- Au sud, le long de la rue Moulin-Boisseau, il est prévu de maintenir la structure en béton de l’ancien bâtiment logistique afin d’accueillir un jardin traversant ouvert : “l’Agora”. Il sera accompagné d’une esplanade piétonne et d’un bassin de régulation des eaux pluviales.
- Au nord, un coeur d’îlot végétal et préservé des circulations permettra de gérer les eaux pluviales et d’offrir un espace de promenade et de récréation.
- Au centre, un mail d’entrée du quartier va souligner les anciens quais logistiques du nord de la halle.
La ZAC du Moulin-Boisseau alliera donc habitat, activités de loisirs et activités tertiaires. Le renouvellement du site répond à divers objectifs, dont :
- créer un quartier mixte, qui regroupe emplois, services, loisirs et habitats variés
- conserver une halle, témoin de l’ancienne activité logistique du site, pour la reconvertir en site de loisirs
- désenclaver le site en l’ouvrant sur son environnement proche : boulevard de l’Epinay qui accède au centre-ville, golf de Carquefou et rue du Moulin-Boisseau avec son complexe sportif
Le centre-ville se modernise
Le projet Îlot centre-ville devrait débuter à la fin de l’année 2019. C’est le promoteur Edelys qui a fait l’étude et la réalisation de la première phase du projet, qui prévoit une circulation piétonne entre l’îlot Libeau et la rue des Halles ainsi que des commerces, des places de stationnement et des logements. La deuxième phase concerne les commerces déjà existants et ira jusqu’à l’hôtel de ville.
« Il s’agit d’une liaison douce avec une densité maîtrisée en cohérence avec l’habitat existant. »
Véronique Dubettier-Grenier, maire de Carquefou
Cette seconde phase prévoit une mixité des usages avec 1.130 m² de commerces, 18 logements pour 980 m² de surface habitable et une mutualisation des places de stationnement. L’espace de cheminement sera couvert par une verrière, pour en faire un endroit de rencontre, de balade et de consommation.
Le début des travaux se fera d’ici fin 2019. La livraison des commerces, l’ouverture au public et l’achèvement des logements se feront d’ici 2021.
Sources :
- « Nantes : la Fleuriaye, le plus grand quartier passif de France, montre l'exemple », par Frédéric Thual - La Tribune, 12/03/2019
- « Champ de Manoeuvre : les premiers travaux démarrent » - Nantes.fr, MAJ 02/10/2018
- « Carquefou: Des centaines de logements, une salle de sport, un cinéma et des bureaux au Moulin-Boisseau », par F.B. et D.P. - 20 Minutes, 12/07/2018
- « Une école, une crèche et des espaces boisés pour le nouveau quartier Champ-de-Manoeuvre » - Nantes.fr, MAJ 29/06/2018
- « Le projet îlot centre-ville s’esquisse » - Ouest France, 17/06/2018
- « ZAC du Moulin Boisseau » - Carquefou.fr
- « Quartier La Fleuriaye - des logments diversifiés » - Quartier La Fleuriaye