Comment éviter les arnaques à la location ? Top des pièges à éviter

Arnaques à la location : comment éviter les pièges ?

Nantes - Location - Sophie Castella le 03/04/2025

Lorsqu’on se lance dans la recherche d’un appartement neuf ou ancien, il arrive souvent de croiser des annonces qui paraissent particulièrement avantageuses… parfois même un peu trop belles pour être crédibles.

Ces pratiques frauduleuses ciblent notamment les profils les plus vulnérables — jeunes actifs, étudiants, ou nouveaux arrivants — dans des zones tendues où la demande dépasse largement l’offre.

Mais comment se prémunir face aux arnaques et éviter les pièges ? Le topo dans cet article.

1. L'annonce est trop belle pour être vraie

 Salon d'un appartement neuf
© Followtheflow - Shutterstock

Vous avez repéré ce sublime T3 en centre-ville de Nantes répondant à tous vos critères pour la modique somme de 500 € ?

Dans la jungle des annonces immobilières, le prix est souvent le premier indice d’un piège bien ficelé. Si l’offre vous semble imbattable pour le quartier, la surface ou les prestations proposées, il est temps d’aiguiser votre vigilance. Car derrière une promesse trop alléchante peut se cacher une arnaque bien rôdée.

Certaines escroqueries sont grossières – avec des loyers ridiculement bas, d’autres, plus sophistiquées, jouent la carte de la crédibilité en collant aux prix du marché, juste assez pour ne pas éveiller les soupçons… Du moins, pas tout de suite. Alors comment déjouer ces tromperies ? Voici quelques réflexes à adopter.

Ce qu'il faut faire

→ Commencez par vous informer sur les loyers pratiqués dans la zone ciblée : des outils comme les observatoires de loyers ou les plateformes d'estimation en ligne peuvent vous donner une fourchette réaliste. Un trois-pièces en plein centre-ville avec balcon, parking et cuisine équipée pour 580 ? C'est trop beau. Et probablement trop faux.

→ Regardez aussi attentivement les photos : certaines annonces mélangent visuels dignes d'un magazine de déco avec des clichés beaucoup plus banals. Une technique bien connue pour désarmer les soupçons. N'hésitez pas à faire une recherche inversée d'image via Google Images pour vérifier si les photos ne proviennent pas d'un autre site ou d'une annonce à l'autre bout du pays.

Pour chercher une image inversée sur Google, il suffit d'aller sur Google, d'effectur un appui prolongé sur une image pour faire apparaître l’option "Rechercher cette image sur Google".

→ Enfin, restez lucide sur les prestations : un appartement haussmannien avec dressing, terrasse arborée, deux salles de bain et un garage en plein centre ? Oui ça existe mais rarement à un prix défiant toute concurrence. Plus le bien cumule d'atouts rêvés, plus il mérite votre méfiance.

2. Le propriétaire est à l'étranger ou injoignable

Étudiant agacé au téléphone
© Anton Vierietin - Shutterstock

Parmi les arnaques les plus courantes, celle du propriétaire introuvable ou soi-disant installé à l'étranger revient systématiquement. L'escroc se fait passer pour un particulier "trop occupé", "actuellement en déplacement professionnel à l'étranger", ou "vivant hors de la France pour raisons personnelles", ce qui justifie selon lui son incapacité à organiser une visite en personne.

Pour rendre son histoire crédible, il évoque souvent une gestion à distance via une tierce personne (agence fictive, conciergerie privée) ou un service de livraison de clés après versement d'un dépôt de garantie. Il peut aller jusqu'à vous envoyer une copie de sa carte d'identité, un faux bail, ou des documents contrefaits pour gagner votre confiance.

Le stratagème est bien rodé :

Ce qu'il faut faire

→ Ne payez jamais sans avoir visité le logement en personne.

→ Refusez toute démarche impliquant un paiement sans signature officielle du bail et vérification de l'identité du bailleur.

→ Méfiez-vous des annonces trop pressantes ou des messages mal rédigés.

→ Vérifiez l'adresse du logement sur Google Street View : parfois l'annonce fait référence à un bien qui n'existe tout simplement pas.

3. Les pièces justificatives sont demandées avant la visite

homme regardant une feuille de papier à la loupe
©Bits and splits - Shutterstock

Recevoir une demande de pièces justificatives avant même d'avoir mis un pied dans le logement peut sembler anodin, voire rassurant. En réalité, c'est une technique fréquente dans les arnaques à la location. Le faux bailleur vous réclame rapidement – parfois dès le premier échange - une copie de votre pièce d'identité, de vos fiches de paie ou de votre avis d'imposition, sous prétexte de "préparer le dossier à l'avance" ou de "filtrer les profils sérieux".

Cette pratique doit éveiller votre vigilance. En effet, ces documents contiennent des données personnelles sensibles, que des escrocs peuvent utiliser pour usurper votre identité, ouvrir des crédits ou même créer de fausses annonces avec vos propres informations.

Dans un cadre légal, un propriétaire ou une agence ne peut exiger aucun justificatif avant la visite. La démarche normale est la suivante :

Ce qu'il faut faire

→ Refusez systématiquement d'envoyer des documents avant d'avoir visité le bien. Si la personne insiste ou menace de "donner le logement à quelqu'un d'autre", considérez cela comme une tentative de manipulation.

→ Ne transmettez jamais vos documents personnels sans être certain de l'identité du bailleur et de la réalité du logement. Exigez une visite physique ou virtuelle en direct avant toute formalité administrative.

 

Les bonnes pratiques

 une femme valide une icône de protection renforcée
© Maha Heang 245789 - shutterstock

Vérifiez ce qui se cache derrière l'annonce

Avant d'engager toute démarche, il est essentiel de s'assurer de l'identité réelle de la personne qui propose le logement. Pour cela, commencez par effectuer une simple recherche sur Internet : entrez son nom, son adresse mail ou même le contenu de l'annonce dans Google. Ces vérifications peuvent révéler que le contact est déjà utilisé dans plusieurs annonces douteuses ou fait l'objet de signalements sur des forums spécialisés.

Si un numéro de téléphone est fourni, appelez-le plutôt que d'échanger uniquement par message. Un propriétaire sérieux est généralement réactif, disponible et clair dans ses réponses. À l'inverse, un escroc cherchera souvent à gagner du temps ou à éviter tout contact direct, notamment s'il redoute qu'on lui pose trop de questions précises.

Toujours visiter le logement avant de verser quoi que ce soit

C’est la règle d’or pour éviter la majorité des arnaques : ne jamais envoyer d’argent avant d’avoir visité le logement en personne. Une annonce peut être séduisante, les photos irréprochables, les échanges fluides... mais tant que vous n’avez pas vu le bien de vos propres yeux, rien ne garantit qu’il existe réellement ou qu’il correspond à sa description.

Une visite physique reste le moyen le plus sûr de vérifier l’état du logement, sa localisation exacte, l’environnement, et la cohérence entre les promesses de l’annonce et la réalité. Cela permet aussi de rencontrer le bailleur ou son représentant, et de juger de la légitimité de l’offre.

Dans le cas où une visite en présentiel serait impossible — par exemple si vous êtes en mobilité, en mutation ou éloigné géographiquement — exigez au minimum une visite en visio, en direct (et non une simple vidéo ou un enregistrement). Demandez à ce que l’interlocuteur vous montre le logement en temps réel, pièce par pièce, en répondant à vos questions : cela dissuade les escrocs, qui évitent généralement les échanges en direct.

Consultez les textes de loi relatifs à la location

Lorsque vous êtes locataire – ou futur locataire – il est essentiel de connaître vos droits. Même si le bailleur est de bonne foi, il peut ignorer certaines obligations légales, ce qui peut entraîner des pratiques maladroites, voire illégales. En cas de doute sur une clause du bail, un montant de dépôt de garantie, ou les délais de préavis, le droit immobilier est là pour vous éclairer.

Les textes de loi encadrant la location sont accessibles à tous et permettent de vérifier si le contenu du bail, les conditions imposées ou le comportement du bailleur sont conformes à la législation en vigueur. Ils constituent une base fiable pour détecter une arnaque, mais aussi pour repérer les oublis involontaires ou les abus plus subtils.

Voici les références incontournables à connaître

Loi n°89-462 du 6 juillet 1989 relative aux rapports locatifs

Ce texte fondamental encadre les relations entre bailleur et locataire pour les logements loués à titre de résidence principale.

Code de procédure civile – Article 750-1

Depuis 2020, il impose dans certains cas un recours préalable à un mode amiable (conciliation, médiation...) avant toute saisine du juge. Utile à connaître en cas de litige avec votre bailleur.

Faire appel à une agence de gestion locative

Lorsque l’on souhaite louer un bien en toute sérénité, s’adresser à une agence de gestion locative peut être une excellente option. Contrairement aux annonces entre particuliers, les locations proposées par les agences font l’objet de vérifications légales, d’un encadrement professionnel et d’un processus sécurisé à chaque étape. En passant par une agence, vous avez l’assurance que :

Les agences sont également responsables de la rédaction du bail, de l’état des lieux, et du suivi administratif, ce qui limite les risques de litiges ou de pratiques douteuses. Même si des frais d’agence sont à prévoir, ils offrent une forme d’assurance contre les fraudes, en particulier dans les zones tendues où les arnaques sont fréquentes.

J'ai été arnaqué(e) : comment le signaler ?

© FON's Fasai - Shutterstock

Vous avez répondu à une annonce immobilière en ligne, mais le logement proposé s’est révélé inexistant ou très éloigné de ce qui était décrit ? Que vous soyez victime directe, simple témoin ou même mineur, vous avez la possibilité de signaler ces agissements aux autorités compétentes. En cas de préjudice, vous pouvez également déposer plainte. Des démarches simples permettent de faire valoir vos droits et de contribuer à faire reculer ces pratiques frauduleuses.

Signaler une arnaque à la location sur internet

Si vous avez été confronté à une fausse annonce de location, que ce soit en tant que victime ou témoin, vous avez la possibilité de la signaler en ligne via la plateforme officielle THESEE, dédiée aux infractions numériques.

Il est également recommandé d’alerter l’hébergeur du site sur lequel l’annonce est publiée. La plupart des plateformes disposent d’un formulaire de signalement d’abus ou d’un contact spécifique pour ce type de contenu frauduleux.

Déposer plainte

Si vous avez été victime d’une fausse annonce de location sur internet, vous êtes en droit d’engager des poursuites contre l’auteur de l’arnaque en déposant plainte.

Cette démarche peut, dans certains cas, être effectuée en ligne, selon la nature de l’infraction et les conditions prévues. Si ce n’est pas possible, vous pouvez vous rendre directement dans n’importe quel commissariat ou brigade de gendarmerie, ou bien adresser votre plainte par courrier au procureur de la République du tribunal compétent.

Quel que soit le mode de dépôt choisi, vous disposez d’un délai de 6 ans à compter du dernier acte frauduleux (par exemple, la date du versement d’une somme d’argent) pour faire valoir vos droits.

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