Montpellier : Le projet de réhabilitation des archives départementales dévoilé
Au cœur de Montpellier, un projet ambitieux prend forme, marquant une nouvelle page dans l'histoire de la conservation du patrimoine de la ville. Les anciennes archives départementales de l’Hérault, situées avenue de Castelnau, sont au centre d'un vaste projet de réhabilitation. Acquises par la Ville en 2013, ces archives, après avoir traversé une période d'occupation et d'abandon, sont destinées à devenir un pôle central regroupant les archives municipales et métropolitaines.
Prévue pour une livraison à l'horizon 2027, cette initiative vise non seulement à améliorer la conservation et l'accessibilité des documents historiques mais aussi à créer un espace vivant de mémoire et d'histoire, ouvert à tous.
Ce projet immobilier à Montpellier, d'une importance capitale pour la ville, reflète une volonté de préserver et valoriser le riche héritage culturel de celle-ci.
En transformant un bâtiment historique en un centre d'archives moderne et accessible, Montpellier s'inscrit dans une démarche de développement durable et de valorisation de son patrimoine. L'initiative promet de résoudre les problématiques de saturation et de risques d'inondation des sites d'archivage actuels, tout en offrant un nouveau lieu de culture et d'éducation pour les Montpelliérains et les visiteurs.
Un projet dans les cartons depuis 10 ans
L'histoire du bâtiment des anciennes archives départementales de l’Hérault est riche et complexe. Situé avenue de Castelnau, ce lieu chargé de mémoire a été acquis par la Ville de Montpellier en 2013, marquant le début d'un long processus de transformation. Entre 2016 et 2021, le bâtiment a été le théâtre d'une occupation par le collectif LUTTOPIA, association humaniste et solidaire qui lutte pour donner un refuge aux plus démunis.
Cette période d'occupation a mis en lumière la nécessité de trouver des solutions durables pour les personnes en situation de précarité, tout en envisageant un avenir pour le bâtiment qui respecte son héritage historique.
”Le lieu sera vidé, ce qui est important pour les riverains et pour la municipalité, mais on accompagne les personnes qui vivaient là et on est respectueux du travail qu'ont porté le collectif Luttopia et la Fondation Abbé Pierre”
Michaël Delafosse, Maire de Montpellier
La décision de réhabiliter les anciennes archives départementales s'inscrit dans une volonté de répondre à plusieurs enjeux. Actuellement, les archives municipales et métropolitaines de Montpellier sont éparpillées sur sept sites différents, dont certains présentent des risques d'inondation et des coûts de fonctionnement élevé.
Cette dispersion complique la gestion des archives et limite l'accès du public à ces ressources précieuses. Le projet de réunification des archives dans un seul et même lieu vise donc à améliorer la conservation des documents, à faciliter l'accès aux archives pour tous et à optimiser les conditions de travail des archivistes.
Les objectifs et détails du projet de réhabilitation des archives départementales
Le projet de réhabilitation des anciennes archives départementales à Montpellier poursuit plusieurs objectifs ambitieux. Au-delà de la simple conservation des documents, il ambitionne de créer un centre d'histoire et de mémoire vivante ouvert à la population et aux scolaires.
Ce centre se veut un espace d'échange et de partage autour de l'histoire de Montpellier, permettant de collecter les mémoires et de raconter les multiples facettes de la ville. En regroupant les archives municipales et métropolitaines, le projet facilitera également la recherche historique et scientifique, rendant le patrimoine montpelliérain accessible à un public plus large.
Détails du projet de transformation
Sur le plan technique, la réhabilitation du bâtiment des archives est un défi de taille, à l’image des grands projets urbains montpelliérains. Le bâtiment, offrant une surface utile de 8 300 m² répartis sur sept niveaux dont deux en sous-sol, nécessite des travaux importants pour répondre aux normes de conservation des archives et aux exigences de sobriété énergétique.
La rénovation prévoit le renforcement de l’isolation thermique, le remplacement de toutes les menuiseries, et l'installation d'un système de gestion technique centralisée pour réguler les températures et l'hygrométrie. Ces mesures sont essentielles pour garantir une conservation optimale des documents historiques.
L'ouverture d'un espace largement accessible au public au rez-de-chaussée est prévue pour dynamiser le quartier des Beaux-Arts. Envisagé comme un lieu de valorisation de la mémoire vivante de Montpellier, cet espace accueillera des expositions permanentes et temporaires, ainsi qu'un espace de médiation culturelle. Le projet intégrera d’ailleurs un Centre d’Histoire et de Mémoire de Montpellier. L'objectif est de créer un lien fort entre les habitants et l'histoire de leur ville, en faisant des archives un lieu de vie et de découverte.
L'aspect durable du projet est également au cœur des préoccupations, avec l'installation de panneaux photovoltaïques, d'une pompe à chaleur sur sondes géothermiques... que nous allons détailler ci-dessous.
Impact environnemental et durable
L'engagement de Montpellier envers le développement durable et la préservation de l'environnement est au cœur du projet de réhabilitation des anciennes archives départementales. En plus de redonner vie à un bâtiment historique le projet compte bien le transformer en un exemple de durabilité et d'innovation énergétique. La mise en œuvre de solutions écologiques avancées témoigne de cette ambition.
Le renforcement de l'isolation thermique et le remplacement des menuiseries sont des étapes clés pour minimiser les déperditions énergétiques. Ces mesures, associées à la création d'un système de gestion technique centralisée, permettront de réguler efficacement les conditions climatiques internes, garantissant ainsi un environnement optimal pour la conservation des archives tout en réduisant la consommation énergétique.
L'installation de panneaux photovoltaïques sur une surface de 700 m² de toiture illustre la volonté de s'appuyer sur les énergies renouvelables. Cette initiative permettra de produire une partie significative de l'énergie nécessaire au fonctionnement du bâtiment, réduisant ainsi son empreinte carbone. De même, l'exploitation de la géothermie à travers un système de pompe à chaleur sur sondes témoigne d'une approche innovante pour le chauffage et le refroidissement des espaces, en puisant dans les ressources naturelles du sous-sol.
Au-delà des aspects techniques, le projet accorde une importance particulière à l'intégration environnementale du bâtiment. Un diagnostic de la valeur écologique du site est prévu pour évaluer son impact sur la biodiversité locale. L'objectif est de désimperméabiliser le foncier autant que possible sur les 6227m² d’emprise au sol du terrain et de créer des espaces verts, contribuant ainsi à la régénération du tissu urbain et à la création d'îlots de fraîcheur. Cette démarche renforcera le lien entre le bâtiment et son environnement, en faisant des archives un modèle de réhabilitation urbaine durable.
Implications sociales et communautaires
La réhabilitation des anciennes archives départementales s'inscrit dans une démarche inclusive, visant à renforcer le tissu social et communautaire de Montpellier. Le projet témoigne d'une volonté de répondre aux besoins des habitants tout en valorisant le patrimoine historique et culturel de la ville.
La restitution du bâtiment, précédemment occupé par le collectif LUTTOPIA, et la solution d'hébergement trouvée pour ses occupants illustrent l'approche sociale du projet. En soutenant la transformation de LUTTOPIA en association et en continuant de soutenir ses actions en faveur des personnes en situation de précarité, la Ville de Montpellier démontre son engagement envers les initiatives solidaires et inclusives.
Le projet comportera donc un espace ouvert au public qui sera non seulement un centre d'exposition et de médiation culturelle mais aussi un lieu de rencontre et d'échange pour les habitants et les visiteurs. En favorisant l'accès à l'histoire et à la culture, les archives réhabilitées joueront un rôle clé dans l'éducation et la cohésion sociale.
Le localisation du projet dans le quartier des Beaux-Arts est également une opportunité de dynamiser cette zone résidentielle. En devenant un pôle d'attraction culturel, le projet contribuera au développement économique local, stimulant l'activité commerciale et artisanale du quartier. Cette intégration urbaine et sociale des archives reflète la vision d'une ville ouverte, accueillante et tournée vers l'avenir, où le patrimoine sert de levier pour le développement et le bien-être communautaire.
Financement et Calendrier
Le projet de réhabilitation des anciennes archives départementales à Montpellier représente un investissement significatif pour la ville, avec un budget total estimé à 20 millions d'euros. Cette somme couvre l'ensemble des travaux nécessaires à la transformation du bâtiment, depuis la réhabilitation structurelle jusqu'aux aménagements spécifiques pour les archives, en passant par les innovations en matière de sobriété énergétique.
La répartition du budget du projet a été effectuée comme suit :
- Travaux de réhabilitation du bâtiment des Archives : 15 000 000€
- Scénographie technique : 700 000€
- Rayonnages et mobilier (hors sous-sol) : 1 500 000€
- Travaux de sobriété énergétique (installation des panneaux solaires et de la géothermie) : 1 200 000€
- Aménagement des sous-sol et mobilier associé : 1 600 000€
Pour financer ce projet d'envergure, la Ville de Montpellier envisage de mobiliser plusieurs sources de financement, incluant des aides de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et du Fonds Vert, entre autres. Cette stratégie de financement mixte illustre la volonté de la municipalité de réaliser un projet ambitieux tout en optimisant l'utilisation des fonds publics. Boris Bellanger, adjoint au maire, a souligné l'intention de la Ville de "chercher toutes les aides" disponibles, afin de minimiser l'impact financier sur le budget municipal et de maximiser les contributions externes.
Alors que l’appel d’offres de maîtrise d’œuvre a été lancé en ce début 2024, le calendrier prévisionnel du projet indique un démarrage des travaux à l'été 2026, avec une livraison attendue pour la fin de l'année 2027.