
PTZ maison neuve : Le grand retour pour 2025
Face à une crise du logement qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et freine l’accession à la propriété, il était prévu, depuis octobre 2024, une modification importante du Prêt à Taux Zéro (PTZ). Après plusieurs restrictions du dispositif, notamment l’exclusion des maisons individuelles en 2024 et la limitation aux seules zones tendues, la loi de finances 2025 signe le grand retour d’un PTZ plus inclusif.
Dès avril 2025, ce dispositif sera à nouveau accessible partout en France et pourra financer l’achat d’une maison neuve, une réforme qui répond aux attentes de nombreux primo-accédants. Cette relance du PTZ apparaît comme un levier essentiel pour dynamiser le marché immobilier neuf et relancer la construction.
Que faut-il attendre concrètement du PTZ 2025 ? Quelles sont les nouvelles règles et en quoi cette réforme change-t-elle la donne pour les futurs propriétaires de maisons neuves ? Décryptage d’un retour attendu et de ses implications.
Un PTZ élargi et plus accessible en 2025
Les principaux changements apportés par la loi de finances 2025
En 2024, le PTZ était encore limité à l’achat d’appartements neufs situés en zones tendues (A, A bis et B1), et à des logements anciens nécessitant des travaux de rénovation d’au moins 25 % du coût total dans les zones rurales (B2 et C). Cette restriction excluait de fait un grand nombre de ménages des périphéries et des communes rurales, les empêchant d’accéder à la propriété via ce dispositif pourtant essentiel.
Les modifications prévues par le PLF 2025 avaient été suspendues suite à la motion de censure du gouvernement Barnier et le rejet du budget en fin d’année 2024. Début février 2025, le premier ministre François Bayrou a fait adopter le budget en usant de l’article 49.3 de la constitution, et les changements au PTZ prévus initialement ont été conservés.
Avec la réforme du PTZ intégrée dans la loi de finances 2025, celui-ci subit une transformation importante, qui entrera en vigueur 2 mois après la promulgation de la loi, soit courant avril 2025. Le PTZ sera désormais accessible sur l’ensemble du territoire, supprimant la distinction entre zones tendues et détendues.
Le montant du prêt accordé dépendra toujours de plusieurs critères :
- Les ressources du foyer (avec des plafonds revus à la hausse pour élargir le nombre de bénéficiaires).
- La composition du ménage (famille, célibataire, etc.).
- La zone d’achat et le type de logement.
Les maisons neuves de retour dans le PTZ
Cela fait des mois qu’on attendait l’annonce, ça y est, c’est fait. Les maisons neuves individuelles, sorties du dispositif en 2024, y font leur grand retour. Cette décision répond à la réalité du marché immobilier et aux attentes des Français, dont 8 sur 10 préfèrent vivre en maison plutôt qu’en appartement, selon une étude récente.
D’après les estimations, cette réforme pourrait permettre la construction de 15 000 logements supplémentaires en 2025 et donner un sérieux coup de pouce au secteur de l’immobilier neuf.
Un PTZ accessible sur tout le territoire, quelle que soit la forme de logement, est la réforme dont le secteur du logement neuf avait besoin pour se relancer
, affirme Damien Hereng, président de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles.

Des ajustements stratégiques pour encourager la construction
Si l’élargissement du PTZ est une bonne nouvelle pour les primo-accédants, il ne se fait pas sans nuances. En effet, le gouvernement a décidé d’ajuster les quotités de financement en fonction du type de logement afin de favoriser la densification urbaine et limiter l’artificialisation des sols.
Concrètement, les appartements neufs bénéficieront d’une quotité pouvant aller jusqu’à 50 % du coût total du projet, tandis que les maisons individuelles auront une quotité légèrement réduite. Ce choix politique encourage plutôt la construction en habitat collectif, jugée plus vertueuse sur le plan écologique.
De plus, pour les ménages situés dans la tranche de revenus la plus élevée (tranche 4), la part du PTZ financée sera réduite à 10 % pour les maisons neuves, contre 20 % précédemment. Cela signifie que si un ménage disposant de revenus confortables souhaite acheter une maison neuve, l’aide accordée via le PTZ sera plus faible qu’auparavant.
Concernant l’ancien, les règles restent inchangées : seuls les logements nécessitant une rénovation énergétique d’au moins 25 % du coût total de l’opération pourront toujours bénéficier du PTZ.
Pourquoi choisir une maison neuve avec le PTZ en 2025 ?
L’extension du PTZ aux maisons neuves marque un tournant pour les primo-accédants. Si l’appartement en collectif reste favorisé par les politiques publiques, la maison individuelle reste le logement préféré de 80 % des Français. Plus qu’un simple choix immobilier, acheter une maison neuve représente un projet de vie, alliant confort, économies et valorisation patrimoniale.
Un cadre de vie moderne et personnalisable
Opter pour une maison neuve pour son premier achat avec le PTZ, c’est faire le choix d’un logement conçu pour s’adapter aux besoins des familles d’aujourd’hui. Contrairement à l’ancien, souvent sujet à des concessions en matière d’aménagement ou de travaux, une maison neuve offre une liberté totale de personnalisation dès la construction : choix des matériaux, agencement des pièces, équipements modernes…
De plus, les nouvelles constructions répondent aux normes environnementales et énergétiques les plus récentes, notamment la RE2020, qui impose une meilleure isolation thermique et une optimisation de la consommation énergétique. Résultat : un habitat mieux conçu, plus lumineux, plus fonctionnel et plus confortable au quotidien.
À cela s’ajoute un environnement souvent plus agréable, puisque les maisons neuves sont généralement construites en périphérie des villes ou dans des zones résidentielles calmes, avec plus d’espaces verts et moins de nuisances sonores.
Des économies financières à long terme
L’achat dans le neuf offre de nombreux avantages économiques qui s’ajoutent aux aides de l’État comme le PTZ.
✅Frais de notaire réduits : dans le neuf, ces frais s’élèvent à 2 à 3 % du prix d’achat, contre 7 à 8 % dans l’ancien. Par exemple, pour une maison de 300 000 €, l’économie réalisée peut atteindre 18 000 €.
✅ Exonération partielle ou totale de la taxe foncière : certaines communes offrent une exonération de 50 à 100 % pendant 2 ans pour les logements neufs respectant les standards énergétiques élevés.
✅ Économies d’énergie : une maison neuve conforme à la RE2020 réduit drastiquement la consommation d’énergie moyenne comparée à un logement ancien. À titre d’exemple, un logement classé A en DPE peut générer une facture annuelle de 390 € d’électricité, contre 3 900 € pour une passoire thermique classée G.
✅ Moins d’entretien et de travaux : contrairement à une maison ancienne qui nécessite souvent des rénovations coûteuses, une maison neuve est livrée sans travaux à prévoir et bénéficie de garanties constructeur (garantie décennale, biennale, parfait achèvement).
Une valeur immobilière optimisée pour l’avenir
Acheter une maison neuve avec le PTZ 2025, c’est aussi investir dans un bien qui prendra de la valeur avec le temps.
Grâce à sa performance énergétique et ses matériaux modernes, une maison neuve sera moins affectée par les évolutions réglementaires comme l’interdiction de location des logements classés G depuis 2025, F en 2028 et E en 2034.
Contrairement à l’ancien qui peut nécessiter des rénovations imprévues, le neuf assure une stabilité financière grâce aux garanties constructeur couvrant jusqu’à 10 ans après l’achat.

PTZ 2025 : Quelles attentes ?
Un budget encore incertain
L’une des principales préoccupations autour du PTZ 2025 concerne son financement. Pour soutenir l’élargissement du dispositif, l’État devra mobiliser des ressources supplémentaires, une problématique dans un contexte de restrictions budgétaires.
En 2024, environ 45 000 PTZ ont été accordés d’après la ministre du Logement Valérie Létard, dépassant les prévisions initiales de 40 000. Avec la nouvelle réforme et l’ouverture du dispositif aux maisons neuves, ce chiffre pourrait fortement augmenter en 2025 avec une prévision de construction de 15 000 logements supplémentaires, ce qui signifie un besoin de financement plus important.
D’un autre côté, cela représenterait également autour de 600 millions d’euros de revenus de TVA pour l’État, ce qui contrebalancerait l’investissement initial.
Selon Norbert Fanchon, président du groupe Gambetta, il faut que le budget évolue en conséquence, sinon ce sera un coup d’épée dans l’eau
.
Vers un PTZ pérenne ou un dispositif ponctuel ?
Le PTZ 2025 est une réponse immédiate à la crise du logement et au ralentissement de la construction. Il permettra à davantage de ménages d’accéder à la propriété, en particulier ceux qui souhaitent acheter une maison neuve. Toutefois, il reste tributaire de facteurs économiques et politiques, notamment en raison de son budget incertain et de sa durée limitée.
Si son succès est avéré, il pourrait être prolongé au-delà de 2027 et continuer à être un levier pérenne pour soutenir l’accession à la propriété. Dans le cas contraire, il pourrait subir de nouvelles restrictions, voire disparaître, laissant place à une autre politique de financement immobilier.
En attendant, les ménages intéressés ont jusqu’à fin 2027 pour profiter de ce dispositif avantageux. Reste à voir si le PTZ, dans sa nouvelle version, parviendra à remplir ses promesses et à redonner un souffle durable au marché du logement neuf.