Virgin Megastore Bordeaux : vers la création d'un hôtel 5 étoiles ?
Inauguré en 1990 sur la place Gambetta, le Virgin Megastore de Bordeaux a été pendant plus de deux décennies un symbole culturel et commercial de la ville. Fermé le 13 juin 2013, ce bâtiment emblématique est resté inoccupé pendant onze ans, laissant un vide au cœur du centre-ville.
Celui-ci s'apprête à renaître en un hôtel cinq étoiles, promettant de transformer le paysage urbain et de redynamiser le quartier. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce programme immobilier neuf à Bordeaux, dont le chantier tarde à débuter en raison de problèmes administratifs.
L’Histoire du Virgin Megastore de Bordeaux
Un espace culturel fréquenté
Inauguré en 1990, le Virgin Megastore de Bordeaux s'est rapidement imposé comme un pilier de la vie culturelle bordelaise. Situé au cœur de la place Gambetta, il était bien plus qu'un simple magasin : c'était un lieu de découverte pour les amateurs de musique, de littérature et de technologies.
Pendant 23 ans, il a offert aux Bordelais un espace où flâner parmi une vaste sélection de disques, de livres et de produits multimédias. Le Virgin Megastore était devenu un point de rencontre apprécié, dont les intérieurs modernes contrastaient harmonieusement avec l'enceinte haussmannienne du bâtiment.
Fermeture du magasin en 2013
Le 13 juin 2013, le Virgin Megastore ferme définitivement ses portes. Cette fermeture fait suite aux difficultés financières rencontrées par la chaîne au niveau national, impactée par la montée du numérique et des nouvelles habitudes de consommation. La disparition de ce lieu emblématique a provoqué une onde de choc parmi les habitants.
Le départ du Virgin a laissé un vide béant sur la place Gambetta. Non seulement le quartier a perdu un acteur majeur de son animation, mais le bâtiment inoccupé est devenu le symbole des défis économiques auxquels sont confrontés les centres-villes. Pendant plus d'une décennie, cette absence a suscité nostalgie et interrogations sur l'avenir de cet édifice emblématique.
Un bâtiment emblématique en quête de renouveau
Dix ans de vacance
Après la fermeture du Virgin Megastore en 2013, le bâtiment emblématique de la place Gambetta est resté inoccupé pendant 11 ans. Cette vacance prolongée a suscité de nombreuses spéculations et plusieurs projets ont été envisagés pour redonner vie à cet édifice historique. Cependant, aucun n'a abouti jusqu'à présent, laissant le bâtiment dans l'attente d'un nouvel avenir.
Voici les projets successifs envisagés pour le bâtiment :
- Transformation en grand magasin Printemps : initialement, l'idée était de convertir le lieu en un magasin Printemps, renouant ainsi avec son passé commercial. Ce plan n'a pas abouti, probablement en raison de changements stratégiques et économiques;
- Conversion en bureaux : la possibilité de transformer l'espace en bureaux modernes a également été étudiée. Toutefois, les coûts élevés de rénovation et les contraintes architecturales du bâtiment classé ont freiné cette initiative;
- Hôtel de luxe : finalement, un programme ambitieux visant à créer un hôtel cinq étoiles a été proposé, promettant de redynamiser le quartier et d'apporter une nouvelle clientèle.
Pendant ces 11 années, le bâtiment est resté un symbole silencieux des défis rencontrés par le centre-ville de Bordeaux en matière de développement urbain. Les habitants et les commerçants locaux ont exprimé leur frustration face à ce vide persistant au cœur de la place Gambetta, espérant voir ce bâtiment historique retrouver sa splendeur.
L’achat par Michel Ohayon
En 2015, l'homme d'affaires Michel Ohayon a acquis le bâtiment avec l'ambition de le transformer et de lui insuffler une nouvelle vie. Connu pour être à la tête de plusieurs magasins Galeries Lafayette, il voyait en ce lieu une opportunité unique de créer un établissement prestigieux.
Un projet retardé
Malgré ces ambitions, Michel Ohayon a rencontré plusieurs défis. Les obstacles administratifs, notamment les problèmes liés aux permis de construire, ont retardé le lancement des travaux.
Le montant exact de l'investissement n'a pas été communiqué, mais il est certain que ce programme représente un engagement financier considérable. Les difficultés financières rencontrées par certaines de ses autres entreprises ont également pesé sur la progression du plan. En juin 2023, l'abandon du projet d'hôtel avait même été annoncé, avant d'être relancé quelques mois plus tard.
Malgré ces obstacles, l'acquisition par Michel Ohayon a ravivé l'espoir de voir ce bâtiment emblématique retrouver une place centrale dans la vie bordelaise. Son engagement à respecter l'architecture historique tout en apportant une touche de modernité témoigne d'une volonté de concilier patrimoine et innovation.
Un hôtel de luxe avec rooftop
Présentation du projet
Le bâtiment historique de l'ancien Virgin Megastore s'apprête à connaître une métamorphose majeure en devenant un hôtel cinq étoiles. Porté par Michel Ohayon en collaboration avec l'architecte Michel Pétuaud-Létang, cet édifice ambitieux vise une ouverture en février 2026 et promet de redynamiser le cœur de Bordeaux.
L'établissement proposera une expérience unique en combinant luxe, modernité et respect du patrimoine architectural. Parmi les caractéristiques phares du futur hôtel :
- Rooftop branché avec vue panoramique : un espace au sommet du bâtiment offrant une vue imprenable sur les toits de Bordeaux, idéal pour se détendre et profiter de l'ambiance urbaine;
- Lobby transformable en boîte de nuit : un concept innovant où le hall d'accueil se métamorphose en espace festif à la nuit tombée, apportant une nouvelle dimension à la vie nocturne bordelaise;
- Atrium vertigineux avec ascenseurs en verre : un atrium central spectaculaire doté d'ascenseurs transparents, alliant esthétisme moderne et touche vintage.
Bien que le nombre exact de chambres n'ait pas été communiqué, l'hôtel ambitionne de répondre aux standards internationaux du luxe. La restauration de la façade en pierre de taille sera également entreprise, préservant ainsi le caractère historique du bâtiment tout en y intégrant des éléments contemporains.
Les enjeux urbanistiques
Le programme doit cependant composer avec les réglementations locales, notamment le Plan de sauvegarde et de mise en valeur de Bordeaux. Ce document vise à protéger le patrimoine architectural de la ville et impose des règles strictes, notamment concernant l'utilisation des rez-de-chaussée en façade.
Le 18 septembre 2024, le permis de construire pour transformer le bâtiment en hôtel a été refusé par la mairie. Le plan prévoyait en effet d'installer l'entrée principale de l'hôtel et un restaurant au rez-de-chaussée, ce qui contrevient aux règles du PSMV qui stipulent que ces espaces doivent être dédiés aux commerces de détail.
Les obstacles administratifs
Outre les enjeux urbanistiques, des problèmes administratifs ont également retardé les premiers coups de pelleteuse. Le permis de construire initial, délivré il y a trois ans pour convertir l'immeuble en local commercial, est arrivé à échéance le 8 juillet 2024 sans qu'aucun travaux n'ait débuté.
Malgré cela, des travaux ont été entamés le 17 septembre 2024, sans autorisation valide, notamment la coulée d'une dalle de béton devant le bâtiment. Face à cette infraction, la mairie a ordonné l'arrêt immédiat des travaux et la remise en état des lieux.
Pour régulariser la situation, un nouveau permis de construire conforme au PSMV doit être déposé. Une fois soumis, un délai légal de cinq mois sera nécessaire pour son instruction. Les parties prenantes, dont l'architecte Michel Pétuaud-Létang, ont prévu de rencontrer les élus le 26 septembre 2024 afin de trouver un compromis.
En attendant, le chantier est en suspens, et son aboutissement dépendra de la capacité des promoteurs à adapter leur vision aux exigences réglementaires tout en conservant l'essence du plan initial.
Quel avenir pour le projet ?
Une rencontre entre les représentants de la mairie et l'architecte Michel Pétuaud-Létang est prévue le 26 septembre 2024. L'objectif est de trouver un compromis qui respecte le Plan de sauvegarde et de mise en valeur de Bordeaux tout en permettant la réalisation de l’hôtel.
Une fois le nouveau permis déposé, un délai légal de cinq mois sera nécessaire pour son instruction. Les travaux devraient commencer au moins un mois plus tard. Il y a de fortes chances pour que l’édifice ne soit donc pas achevé en février 2026, comme cela avait été prévu originellement.