
Quels travaux déclenchent la taxe d’aménagement ? Le point sur les règles 2025
Vous faites construire une maison neuve où vous prévoyez un agrandissement ? Avant même la pose des fondations, prévoyez une dépense incontournable : la taxe d’aménagement. Obligatoire depuis 2012, elle est due dès lors qu’un permis de construire ou une déclaration préalable de travaux est accordé.
Calculée en fonction de la surface créée, cette taxe s’applique à la plupart des projets individuels et doit être comptabilisée dans la liste des frais à anticiper. Suivez le guide avant de lancer les travaux...
En bref : La taxe d’aménagement s’applique à toute construction ou extension close et couverte, d’une surface supérieure à 5 m² et d’une hauteur d’au moins 1,80 mètre. Elle concerne : abri de jardin, garage, extension, combles aménagés (> 5 m²) piscine (> 10 m²), ou encore fermeture d’un balcon. Le montant dépend de la surface créée, d’un tarif forfaitaire (1 036 €/m² en 2025 hors Île-de-France) et des taux votés localement. Elle est due 12 à 24 mois après l’autorisation.
La taxe d’aménagement, qu’est-ce que c’est ?
Créée en 2010, cette taxe est entrée en vigueur en 2012. Elle s’applique à toute construction neuve, mais aussi à tous les aménagements clos impliquant une nouvelle surface plancher : un garage, une piscine, une annexe, un abri de jardin... En clair, dès que vous ajoutez plus de 5m² de surface plancher couverte et close, vous êtes concerné.
La taxe d'aménagement a été créée pour vous faire contribuer financièrement à l’aménagement de votre commune : voirie, écoles, réseaux publics... Elle est donc collectée par la commune, le département, et parfois la région (en Île-de-France uniquement). Son montant varie selon la localisation, les surfaces déclarées, et le type d’aménagement.
Elle figure noir sur blanc dans le Code de l’urbanisme, articles L331-1 et suivants, mais inutile de se plonger dans les textes juridiques pour comprendre l’essentiel.
Retenez ceci : si vous créez plus de 5 m² de surface bâtie, la taxe d’aménagement est automatiquement à prévoir dans votre budget.
Quels types de travaux sont concernés (ou non) par la taxe d’aménagement ?
Si vous créez de l’espace dans ou autour de votre maison, vous vous demandez sûrement si cela déclenche automatiquement une taxe. La réponse : pas toujours, mais souvent. Tout dépend du type d’aménagement, de sa surface, de sa forme… et de son niveau de fermeture.
La règle de base est simple : la taxe s’applique dès qu’on crée de la surface de plancher répondant à trois critères :
- close (fermée par des parois),
- couverte (avec une toiture),
- avec une hauteur sous plafond d’au moins 1,80 mètre.
Voici les cas classiques :
- La construction d’une maison neuve, bien entendu.
- Une extension attenante ou indépendante (pièce supplémentaire, véranda, studio de jardin…).
- Un garage fermé, accolé ou non à l’habitation.
- Un abri de jardin de plus de 5 m², même démontable, s’il est clos et couvert.
- Une piscine extérieure de plus de 10 m², même non couverte.
- Un emplacement de stationnement fermé et en dur.
- Certains panneaux photovoltaïques installés au sol, s’ils constituent un ouvrage fixe avec emprise au sol notable.
Le cas particulier des combles aménagés
C’est un sujet à part entière : aménager ses combles ne rime pas toujours avec taxation. Tout dépend de leur état initial.
- Si les combles sont déjà intégrés à la surface taxable (surface plancher existante > 1,80 m de hauteur), aucune taxe supplémentaire ne s’applique au moment de l’aménagement intérieur.
- En revanche, si vous créez une surélévation, un nouveau plancher, ou que vous transformez un espace inexistant en pièce à vivre, vous générez de la surface taxable, donc une taxe.
L’aménagement sans modification de structure (type cloisonnage léger, isolation, parquet, velux) n’est pas imposé, s’il ne modifie pas la surface déclarée initialement.
Ce qui est exclu ou soumis à conditions
À l’inverse, certains travaux très courants n'entraînent pas de taxe, ou seulement dans des cas spécifiques :
- Une terrasse non couverte, même carrelée ou surélevée.
- Une pergola ouverte (sans murs ni toiture rigide) : non taxable.
- Un carport léger ou garage ouvert pour caravane, sans murs, est en principe non taxé. Mais certaines communes (comme Angers ou Strasbourg) peuvent appliquer un taux spécifique si l’emprise est couverte.
- Un appentis ou un abri bois de moins de 5 m² : surface trop faible pour déclencher la taxe.
- Les travaux purement esthétiques ou techniques : ravalement de façade, changement de fenêtres, réfection de toiture, pose de panneaux solaires sur toit existant : aucun impact.
Abris voiture ouverts : exonérés de surface, mais pas toujours de taxe

C’est une subtilité que beaucoup découvrent… après avoir signé. Le carport, ou abri voiture ouvert, est souvent choisi comme alternative économique et légère au garage fermé. Pas de maçonnerie, peu d’entretien, montage rapide : tout semble plus simple.
Et effectivement les carports sans murs, ne créent pas de surface taxable au sens du code de l’urbanisme. Ils ne sont pas clos.
Mais... parce qu'il y a un mais, il peut quand même générer une taxe d’aménagement... sous une autre forme : une taxe forfaitaire par emplacement de stationnement prévue par l’article L331-13 du Code de l’urbanisme.
- Elle est fixée par délibération municipale (chaque commune choisit de l’appliquer ou non).
- Le montant est libre, dans une fourchette allant de 2 000 € à 5 000 € par place.
- Elle s’ajoute aux autres parts de la taxe d’aménagement, même s’il n’y a aucune surface fermée créée.
Comment se calcule la taxe d’aménagement ?
Le calcul repose sur l’équation suivante :
Surface taxable (m²) × valeur forfaitaire × (taux communal + taux départemental + taux régional, le cas échéant)
La valeur forfaitaire est actualisée chaque année par arrêté ministériel. En 2025, elle s’élève à :
- 929 € par m² en métropole
- 1 050 € par m² en Île-de-France
Les taux d’imposition, eux, varient selon les collectivités :
- Communal : généralement fixé entre 3 % et 5 %, avec un maximum autorisé de 5 %
- Départemental : plafonné à 2,5 %
- Régional : uniquement en Île-de-France, dans la limite de 1 %
Chaque commune fixe librement son taux. Il peut être consulté en mairie ou sur le site du service public de l’urbanisme https.
Exemple à Bordeaux : une extension de 30 m²
Vous vivez à Bordeaux et envisagez d’agrandir votre maison avec une pièce supplémentaire de 30 m² ? Cette surface, close, couverte et dont le plafond dépasse 1,80 m, entre dans le champ de la taxe d’aménagement.
En 2025, la valeur forfaitaire est de 930 € par m² en métropole. À Bordeaux, la taxe s’applique au taux maximum autorisé : 5 % pour la part intercommunale (Bordeaux Métropole), et 2,5 % pour la part départementale (Gironde).
Le calcul commence par la base taxable : 30 × 930, soit 27 900 €. On y applique ensuite les taux cumulés de 7,5 %. Résultat : un montant total de taxe d’aménagement de 2 092,50 €.
Si l’extension est financée en partie avec un prêt à taux zéro pour un usage en résidence principale, un abattement de 50 % peut être appliqué sur la part intercommunale, dans la limite des 100 premiers mètres carrés. Dans notre exemple, la taxe serait réduite à environ 1 395 €.
Taxe d’aménagement : La FAQ
<️h3>Quand devez-vous la payer ?Après l’obtention d’un permis de construire ou d’une déclaration préalable, l’administration fiscale (DGFIP) vous enverra un avis de taxe dans un délai de six mois.
Si le montant est inférieur à 1 500 €, le paiement se fait en une fois, un an après la délivrance de l’autorisation.
Au-delà, vous paierez en deux fois : à 12 mois, puis à 24 mois. Le règlement s’effectue comme pour un impôt, par virement, chèque ou en ligne sur le site des impôts.
Pouvez-vous en être exonéré ?
Dans certains cas, oui. Si vous construisez ou agrandissez une résidence principale et que vous financez le projet avec un prêt à taux zéro (PTZ), vous pouvez être exonéré des 100 premiers mètres carrés, mais uniquement si la commune et le département ont voté cette exonération.
En dehors de ce cas, les exonérations concernent surtout des situations particulières (logements sociaux, bâtiments agricoles) qui ne s’appliquent pas aux particuliers.
Pour les abris de jardin ou petites annexes, une exonération peut être décidée localement. Il faut se renseigner auprès de la mairie avant de déposer votre dossier.
Que se passe-t-il si vous ne payez pas ?
Un retard de paiement entraîne automatiquement une majoration. Des relances sont envoyées, et si la situation n’est pas régularisée, l’administration peut engager une procédure de recouvrement.
L’administration fiscale peut aussi vérifier, même plusieurs années après les travaux, que la surface construite correspond bien à celle déclarée. En cas d’erreur ou d’oubli, une régularisation sera exigée, avec intérêts et pénalités à la clé.
Comment réduire le montant à payer ?
Tout se joue au moment de la conception du projet. Une véranda ouverte ou un espace non clos n’est pas soumis à la taxe. De même, des combles non aménagés ne sont pas taxables.
Vous pouvez aussi, si cela est possible, répartir les travaux dans le temps pour éviter de dépasser les 1 500 €, seuil à partir duquel la taxe est due en deux fois. Enfin, prenez le temps de vérifier les taux appliqués dans votre commune : ils peuvent fortement varier d’une ville à l’autre.