Bordeaux Métropole lance

Entrées de ville : la stratégie 2025-2027 de Bordeaux Métropole

Bordeaux - Urbanisme & architecture - Morgane Caillière le 12/09/2025

Bordeaux Métropole franchit une étape historique avec le lancement en juillet 2025 de l'opération "Métropole à vivre", une démarche de transformation urbaine sans précédent qui vise 7 000 hectares et 157 000 habitants.

Cette révolution urbaine, construite autour de six "portes métropolitaines", fait l'objet d'une consultation internationale jusqu'au 26 septembre 2025.

L'ambition : transformer les entrées de ville monofonctionnelles en véritables quartiers de vie durables, mixtes et attractifs pour répondre aux défis climatiques et démographiques de la métropole.

Un projet d'ampleur inédite en France

L'opération "Métropole à vivre" constitue la première démarche coordonnée de transformation d'entrées de ville à l'échelle d'une métropole française.

Lancée officiellement le 8 juillet 2025 par Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole, cette initiative s'appuie sur deux années de concertation menées entre 2023 et 2024 avec les habitants, les élus, les chercheurs et les acteurs économiques.

Le périmètre d'intervention couvre 13 % du territoire métropolitain et concerne 18 % de la population de Bordeaux Métropole. Ces chiffres témoignent de l'ampleur du défi : repenser des zones aujourd'hui marquées par la monofonctionnalité commerciale, l'artificialisation massive des sols (40 à 80 % selon les secteurs) et la formation d'îlots de chaleur.

Cette démarche s'inscrit dans une approche globale visant à "sortir d'un urbanisme étalé pour construire une métropole plus accessible, plus agréable et plus durable". Elle succède aux transformations déjà engagées sur le territoire métropolitain, notamment la reconversion de la zone commerciale de Mérignac Soleil, démarrée il y a dix ans sur 69 hectares.

bordeaux vue du ciel
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Six "portes métropolitaines" dans le viseur

Le projet porte sur six territoires stratégiques, regroupés en trois lots géographiques cohérents :

Secteur Nord

Porte du Lac (Bordeaux, Bruges) et Porte des Hauts de Garonne (Lormont, Cenon, Artigues-près-Bordeaux). Ces secteurs concentrent des enjeux de requalification urbaine majeurs, entre espaces commerciaux vieillissants et zones d'habitat dense en mutation.

Secteur Ouest

Porte de l'Aéroport (Mérignac) et Porte Bordeaux Inno Campus (Pessac, Gradignan, Talence). Ces deux portes représentent des "enjeux économiques, scientifiques et technologiques majeurs" avec la proximité de l'aéroport, des zones d'activité et des établissements d'enseignement supérieur.

Secteur Est

Porte Plaine Sud Garonne (Floirac, Bouliac) et Porte Arcins Garonne (Bègles, Villenave d'Ornon). Ces territoires bénéficient de la proximité de la Garonne et présentent un fort potentiel de valorisation paysagère.

Les portes métropolitaines en chiffres

Indicateur Valeur
Superficie totale 7 000 hectares
Population concernée 157 000 habitants
Part du territoire métropolitain 13 %
Îlots de chaleur 23 à 75 % des surfaces
Sols artificialisés 40 à 80 %
Nombre de portes 6 territoires

Les candidats ont jusqu'au 26 septembre pour se faire connaître

La procédure de consultation, initialement prévue jusqu'au 19 septembre, a été prolongée jusqu'au 26 septembre 2025. Cette démarche vise à constituer des équipes pluridisciplinaires réunissant architectes, urbanistes, paysagistes, sociologues, écologues et investisseurs.

Les candidats retenus disposeront de deux années pour "formuler des stratégies concrètes et repenser en profondeur" les six territoires d'entrée de la métropole. Leur mission consistera à définir une stratégie d'intervention globale et imaginer les principes d'aménagement à l'échelle de chaque porte sur un horizon de 10 à 15 ans.

La sélection des trois équipes lauréates interviendra en décembre 2025, chaque équipe prenant en charge un duo de sites. La restitution des projets par porte est programmée pour l'été 2027.

Un marché immobilier en gestation dans les zones commerciales

Cette transformation urbaine aura des répercussions majeures sur le marché immobilier bordelais. L'objectif affiché de "produire du logement" dans ces secteurs jusqu'alors monofonctionnels ouvre de nouvelles perspectives pour l'offre résidentielle.

La stratégie métropolitaine vise à "rapprocher les habitants des lieux de consommation, de l'emploi et des loisirs". Cette mixité fonctionnelle pourrait favoriser l'émergence de nouveaux modes d'habitat, à l'instar des projets d'habitat participatif qui se développent déjà sur la métropole.

Les portes métropolitaines pourraient devenir des quartiers à vivre pour répondre aux tensions du marché locatif bordelais, à l'image du projet de La Jallère à Bordeaux-Lac, qui prévoit 2 000 à 3 000 logements sur des sols déjà imperméabilisés.

Un potentiel de 1,6 million de logements à l'échelle nationale

La transformation de ces zones commerciales en quartiers de vie s'accompagnera mécaniquement d'une revalorisation foncière. Selon une étude d'Icade et de la SCET, les entrées de ville françaises représentent un "gisement d'1,6 million de logements" et un quart des Français seraient prêts à y résider.

Financement et partenariats

Le montage financier de cette opération s'appuie sur une approche "public-privé innovante". La création d'une coopérative métropolitaine est prévue pour offrir "un espace de travail aux aménageurs, architectes, bailleurs, promoteurs" et faciliter les échanges avec les habitants.

Cette structure permettra de "concevoir un nouveau projet urbain et préparer le futur plan local d'urbanisme métropolitain". Elle illustre la volonté de Bordeaux Métropole de développer de nouveaux outils de collaboration entre acteurs publics et privés.

Dans un contexte de contraintes budgétaires, cette approche coopérative vise à mobiliser les expertises et les financements nécessaires à la transformation de ces vastes territoires.

Calendrier de l'opération Métropole à vivre

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